Un peu de mort en barre !
Slade Wilson, a.k.a. Deathstroke est bad-ass. C’est un fait et il le prouve en décapitant au passage quelques enfoirés dont la tête est mise à prix par des clients très riches. Et puis on l’oblige à bosser avec des amateurs, et tout part en sucette. Autant dire que le gars, il est pas super content. Et pour ça, il fait comme le reste, il règle le souci avec toute la finesse qui le caractérise… Paye tes factures au pressing ! De plus, il s’avère que cette mission n’est en vérité qu’une mise en scène traînant Slade sur les traces sanguinaires d’une sombre histoire de famille, la sienne…
Kyle Higgins ici fait comme le « héros » qu’il traite : il est bourrin. Le style de la BD est limite « no brain ». De l’action pure et dure, des gros bras, du sang qui gicle toutes les deux cases et pas grand chose dans le fond comme dans la forme, bien que joliment dessiné par Joe Bennett. Alors oui, Higgins creuse un peu les relations père et fils ambigües et difficiles, surtout quand votre père est un enfoiré fini du nom de Slade Wilson, mais bon, cela reste plutôt vite expédié et convenu. On ne sent pas l’auteur aussi serein que sur sa série sur Nightwing bien que les deux titres ne sont en soi aucunement comparables. Pour le coup, on ne peut pas lui reprocher non plus de faire toujours la même chose. Et puis mince, c’est un peu con, certes, mais c’est super fun.
Car est-on vraiment en droit d’attendre autres choses d’un titre pareil ? C’est un exutoire. Un titre bourrin à souhait qui donnera au lecteur son lot de frissons et de malaise garanti. Voir des civils se faire dézinguer sans raisons, juste parce que le bonhomme passait dans le coin… Ou voir ce dernier flinguer des partenaires juste parce qu’ils ne les aime pas, ça peut valoir son pesant de cacahuètes. Et ça a bien plus de sens qu’un Superman bourrin qui essaye de colmater des immeubles avec des bouts de kryptoniens enragés (juste pour faire plaisir aux rageux du Sups !).
De ce côté là, le contrat est rempli. Alors, après tout, ça reste recommandable pour tous ceux qui désirent lire un truc bourrin, avec en tête d’affiche, un vrai bad guy comme on en fait plus. Pas de compromis ici. Slade Wilson est un enfoiré, héros de la BD ou pas. Par contre, il en prend aussi pour son grade. Et c’est là qu’on frôlera par moment la subtilité. Mais vous inquiétez pas, rien de larmoyant, et on ne s’attarde pas non plus, faut pas déconner !
Une note « moyenne » pour un titre sans grande ambition, mais qui dénote par son côté bourrin et trash assumé. Et malgré la convenance, ça reste bien écrit. À vous de voir ! Mais ce premier tome, moi, je ne le déconseille pas ! Pour la suite par contre, bon… comment dire… je vous préviens à chaque fois, sachant qu’on traitera le vif du sujet plus tard mais… C’est du Rob Liefeld. Alors oui, je sais, ça peut vous décourager complètement de lire ce premier numéro qui n’est de toute façon, pas indispensable. Mais c’est mon devoir de vous prévenir !