Troisième acte et un grand pas a été fait vers la tragédie. Marcus est un homme brisé, Aminius rêve de redevenir Ermanamer. La grande histoire s’emballe et, enfin, Varus apparaît. Tout est prêt.
Cet album est au-dessus des deux premiers. Le dessin reste identique et le penchant de Marini pour les séquences un peu chaudes n’a pas varié. La force est ailleurs. Il est tout d’abord plaisant de se balader au cœur de cette Germanie sauvage et brumeuse. Les Germains sont de fiers guerriers qu’il est difficile de mettre en branle pour une lutte commune mais on sent poindre ce moment venir. Car les Germains sont multiples ; Segeste n’est-il pas l’exemple d’une romanisation attendue ? Chérusques, Managarms, autant de mots et de personnages qu’il est bon de croiser. Franchement, quitte à être exotique, Marini s’est fait plaisir et nous en donne.
Le duo des aigles trouve ici un accomplissement : à l’un, le choix des siens, à l’autre le choix de soit. Les décisions ne sont pas aisées mais tout est fait avec justesse. Les tensions sont justement amenées et les visages expriment très bien fureurs et passions.
La palme revient pour moi à Marcus ; sa descente aux enfers, son retour au paradis fugace ; il est un beau personnage. J’ai trouvé dans cet album l’ambiance du 13è guerrier ou de l’Aigle de la 9è légion. Une véritable réussite, une très belle progression vers un summum tragique attendu.
Petit à petit le cauchemar se dessine et j’attends avec impatience de m’y replonger aux côtés de Marcus.