« Azimut », après avoir démarré en trombe, était un peu revenu sur des rails plus classiques avec la sortie du deuxième tome. Ainsi, le troisième tome se devait avant tout de développer l’histoire et de casser l’idée que le second opus était allé un peu vite en besogne. En effet, beaucoup de réponses avaient déjà été apportées. Le tout est publié chez Vents d’Ouest et créé par Lupano et Andréae.
« Azimut » s’est révélé comme une quête d’immortalité. C’est qui motive les grands de ce monde. Manie, après avoir acheté des siècles de jeunesse, a condamné des millions d’innocents. La vie doit être prise ailleurs, ce sera la guerre.
Lupano continue de développer son petit monde si original. Tout y est travaillé dans les moindres détails : les noms, les personnages, les lieux, les animaux, les peuplades… Prenant souvent le lecteur à contre-courant, on sent le plaisir qu’il prend à écrire cette histoire. On suit plusieurs destinées en parallèle qui s’entrecroisent. Ce troisième tome corrige l’écueil du précédent. L’histoire est plus lente, apporte ses événements nouveaux, quelques questionnements, sans trop y répondre et sans lasser.
L’une des grandes forces de la série « Azimut » est le fait que Lupano joue beaucoup avec les mots. Les phrases telles que « Tu es le Pôle Nord, sans toi rien n’a de sens ». Ce n’est qu’un exemple. En effet, le Pôle Nord, appelé Polo, venait de dire qu’il était désorienté… Il suffit de lire le titre de ce tome « Les anthropotames du Nihil » pour saisir tout le sel de cette série.
Les trouvailles du scénario sont sublimées par les dessins d’Andréae. Ce dernier donne vie aux inventions de Lupano. Graphiquement, cela regorge d’idées, que ce soit pour les créatures ou les machines. L’auteur a une véritable patte, transcendées par les couleurs très réussies.
Humour, aventure, fantastique, roman, onirisme, jeux de mots… « Azimut » est de la très grande bande dessinée. Travaillée dans le détail, elle transpire le plaisir d’écrire des auteurs. Un must-have, un futur classique à n’en pas douter tant les qualités d’écriture et de dessin débordent de chaque page.