C'est une saga qui frôle le génie grâce à plusieurs de ses éléments.
On se trouve tout d'abord face à un style de dessin magnifique avec des couleurs éblouissantes, des personnages qui affichent des expressions du nouvel âge et des créatures qu'on n'a encore jamais vues.
C'est en effet un univers nouveau que l'on nous offre à travers tous ces chronoptères, animaux (beaucoup d'oiseaux et d'insectes mais pas que) qui ont une possibilité de changer les propriétés du temps sur une personne, c'est un coup de maître : on abandonne les vérités qu'on accepte depuis toujours, le temps sur lequel on ne peut pas agir et pourtant ici c'est plutôt le contraire :
Lorsque le taon funeste pique [...] les secondes deviennent des heures, les minutes deviennent des années, les jours deviennent des siècles.
Dites, pourquoi vous ignorez le gamin depuis le début ? - Parce qu'il n'existe pas encore, voyons
A côté d'un humour de dingue,
Comment, vous...vous n'êtes pas cannibales ? - Il n'y a plus de cannibales dans cette forêt [...], nous avons mangé le dernier hier soir.
Les auteurs parviennent à nous faire réfléchir :
Ils sont là pour toujours, dans cette eau tiède, tellement présents qu'ils en sont absents. Détachés de tout, désormais incapables de s'impliquer dans quoi que ce soit, puisqu' avec la vie éternelle, l'urgence de vivre les quittés.
C'est complètement fou et vrai à la fois.
Enfin la crème de la crème :
Alors ? Les a-t'elle volés, ces fichus crônes, oui ou non ? - Non. Mais elle a fait bien pire ! - Je le savais, qu'est-ce qu'elle a volé ? De l'or ? Des bijoux ?! - Mais mon coeur ! Je me tue à vous le dire ! -Pire ! Elle a volé... Le Pôle Nord !
Petit plus, le professeur Aristide qui fait tant penser à Bombastus de la saga de Capes et de Crocs avec des animaux qui ont la parole, ce que j'apprécie particulièrement dans les BDs.
A lire !!