Les bleus se cachent pour revenir
Ce tome 41 est une suite directe au tome 40. Une bonne idée que Cauvin a eue de vouloir scinder son récit en deux parties. Du moins, une diée riche sur papier, mais qui, dans le traitement, souffre d'un manque de jusqu'au-boutisme.
Mis à part la cavale, il n'y a pas vraiment de lien avec l'album précédent. Cauvin n'a pas cherché à créer un vrai récit de 88 pages. D'ailleurs, en ménageant une autre fin, cet album aurait pu être la 'suite' de n'importe quel autre album, puisque ce n'est pas la première fois que nos deux compères terminent une histoire en s'étant mis le quartier général à dos.
L'histoire, en plus, n'est pas si géniale que ça. L'idée du petit cirque itinérant est sympa, mais Cauvin prend trop de temps en dialogues inutiles et oublie d'y placer du conflits. Il y a bien des voleurs de chevaux qui posent quelques problèmes, mais ça reste trop léger ; le lecteur attend en vain l'action. La fin est ce qui déçoit le plus puisque, après un parcours d'une rare facilité, la réhabilitation pose encore moins de problème ; en effet, les généraux pardonnent le plus simplement du monde, renforçant ainsi la futilité de l'histoire.
Côté dessin, Lambil est fidèle à lui-même. C'est bien, c'est beau, c'est classique. Malheureusement, ça manque d'audace, d'ambition, et c'est d'autant plus dommage que Lambil est un bon dessinateur. En ouvrant l'album j'ai aussi retrouvé un poster que j'avais eu sans doute avec le Spirou magaziiiiine, où l'on peut bien voir que s'il faisait au moins ses couleurs lui-même ce serait déjà mieux.
Bref, "Les bleus en cavale" est décevant et manque de toute la tension et tout le suspens que le titre et la couverture laissaiten présager.