Untermench und Übersoldat
Le soldat Köstler n’est pas un homme. Mais s’il se bat suffisamment bien, il pourra peut-être accéder à ce statut privilégié. Tiré de la boue qui l’a vu naître, endoctriné pour son propre bien, il...
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Le soldat Köstler n’est pas un homme. Mais s’il se bat suffisamment bien, il pourra peut-être accéder à ce statut privilégié. Tiré de la boue qui l’a vu naître, endoctriné pour son propre bien, il est bien décidé à être à la hauteur des attentes de ses supérieurs. Mais un chien de guerre est-il contrôlable ?
Cette critique couvre toute la série.
Thierry Lamy est un scénariste vétéran qui affectionne les bandes dessinées politiques et musicales. Damien Venzi est un dessinateur à la production modeste, mais sa virtuosité est telle qu’il peut prendre son temps. Il a déjà collaboré avec Thierry Lamy sur Le Profileur et il réitère avec Skraeling.
La ressemblance avec l’Allemagne nazie, si elle est minutieusement reproduite, se démarque tout de même par la personnalisation d’une foule de détails. Runes tatouées, vocabulaire spécifique (un skræling est un genre de sous-homme en vieux norois), matériel et même la manière de faire l’amour. Si l’ambiance de Seconde Guerre mondiale est préservée, la technologie, elle, est tout à fait moderne. Ce souci du détail (dont on trouve l’étendue à la fin des tomes 2 et 3) rend ce monde riche et son immersion d’autant plus efficace.
L’histoire est grandiose, comme les sagas nordiques dont essaie de s’inspirer le régime totalitaire du Weltraum. Un inconnu devient un héros par la force de sa volonté et surtout de sa hargne. Évidemment, derrière tout grand homme se trouve une femme pour l’inspirer et l’orienter. Julia est également l’héroïne de cette histoire, dure, courageuse et s’accrochant désespérément à son humanité.
Skraeling est une histoire sinistre, d’une dureté inhumaine qui broie les individus ou les rend fous. Et c’est bien contre la folie que se bat Köstler pour continuer à vivre. Les auteurs s’efforcent méticuleusement de rester réalistes dans les moindres détails du scénario et ne nous en épargnent aucun. Ni la folie, ni la fourberie, ni la mesquinerie, ni le destin implacable qui frappe sans pitié. Si le scénario est prenant, il reste un drame qui résonne de manière désagréablement historique. Le trait réaliste de Damien Venzi en semi-couleurs et avec ses aplats noirs convient parfaitement à ce roman graphique. Les visages sont très typés, et leur caractère ressort particulièrement bien sur les traits. C’est du grand art. Le premier tome est tout de même un peu brouillon, le temps, je suppose, que Damien Venzi prenne ses marques dans ce monde de cauchemar. À noter également la ressemblance avec Jin-Roh, dont les histoires sont diamétralement opposées.
Skraeling est une fresque imaginaire qui ressemble beaucoup trop à de multiples époques de notre Histoire jusqu’à aujourd’hui. C’est brutal, violent et poignant. Pour amateurs d’art rude.
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D'autres avis sur Les chiens du Weltraum, Skraeling - Tome1,
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hier
Très efficace ! sur le fascisme ! Dessin de bonne qualité. Très dur mais ... efficace.
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le 17 janv. 2012
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