Yves Swolfs est sans aucun doute un homme de goût. Le dessinateur et scénariste crée un personnage qui nous plonge au coeur de l'Amérique sauvage de la fin du 19ème siècle. A l'époque du western plus précisément et Swolfs va s'inspirer très clairement de deux films du western-spaghetti.
D'abord, l'hommage à peine dissimulé à Django avec le nom de ce Durango. mais c'est surtout au Grand Silence que Swolfs rend hommage: des étendues enneigées à perte de vue, un cow-boy solitaire et justicier tueur de sang-froid, un riche personnage qui terrorise toute une région.
Tout est dit. Les chiens meurent en hiver est une BD franchement remarquable, prenante d'entrée. On apprécie l'hommage rendu à un genre devenu, malheureusement, inexistant au cinéma désormais (si on excepte Tarantino bien sûr).
Durango s'impose déjà comme un personnage charismatique. L'histoire est certes assez classique mais présente suffisamment d'intérêt que pour captiver le lecteur. En plus, les dessins sont très précis et oeuvre parfois très bien à créer le charisme et le mythe du personnage (notamment son arrivée et son départ de la ville).
On retrouve les codes du genre avec une femme en détresse qu'on prend sous son aile, une ville à sauver, des morts, des crapules, des opportunistes,...
Enfin, c'est déjà dans cet album que Durango perd sa main droite, lui qui devra se servir exclusivement de la gauche plus tard.