Cette fois, ça y est ! Une nouvelle guerre est sur le point de se déclencher et ce sont nos « chers » Chuchoteurs qui lancent les hostilités ! En même temps après tome 26 qui se titrait « L'Appel aux armes », c'était la moindre des choses d'enchaîner sur un tome de combat âpre, et qui risque de rester avec un goût amer dans la bouche de certains lecteurs si vous teniez encore à certains personnages en particulier. Le 26e tome était porté par une surprise intéressante, ce 27e est plutôt sur la confirmation. Peu d'énormes surprises au programme, mais deux stratégies bien agencées qui s'affrontent. En effet, Negan revient du camp des Chuchoteurs, à la grande surprise des habitants d'Alexandria, Rick en premier, et raconte le méfait qu'il a perpétré à l'encontre d'Alpha, chef des Chuchoteurs. Ceux-ci vont forcément se venger illico et la guerre est plus qu'imminente. Rick et ses comparses comptent mener bataille à Alexandria avant tout et donc y réunissent le plus de troupes armées possibles, s'attendant à voir venir une cohorte de morts-vivants guidés par les Chuchoteurs. Des éclaireurs sont envoyés pour les contenir en certains points stratégiques. Comme toujours dans ces situations tendues, certaines fautes ne pardonnent pas et nous avons droit à du mort inutile à souhait. C'est intéressant de voir un vaste plan militaire s'organiser, se planifier dans un tel univers post-apocalyptique, c'est assez frais, même pour une série qui en est à autant d'épisodes. Finalement, ces Chuchoteurs suscitent des situations captivantes avec une montée en tension qui convient, même si on peut toujours critiquer la façon dont ils « dirigent » leurs meutes de morts-vivants sans jamais se faire coincer eux-mêmes. Dans cette nasse, Negan apparaît définitivement comme un très bon personnage, profond à souhait, et pas uniquement parce qu'il est sans filtre avec ses congénères, balançant propos potache sur insulte à tout bout de champ. Graphiquement, ce tome est un peu particulier, peut-être y a-t-il un changement qui s'opère dans les choix graphiques. Les auteurs ont davantage opté (voire même constamment dans ces six épisodes, en fait) pour un découpage systématique des planches en un damier de quatre cases sur quatre. C'est inutile pour chaque petite scène où la progression des hordes de morts-vivants est à mettre en valeur, mais quand ce découpage est systématique, il perd de sa puissance évocatrice, d'autant que cela limite la propension habituelle des comics de casser cette rigidité. Charlie Adlard, aidé de Stephano Gaudiano, a donc moins l'occasion de faire des planches sur une pleine page mettant en valeur une posture héroïque ou un regard évocateur (il me semble que cela ne survient qu'une fois dans ces six épisodes). Plus de valeur est apporté au zoom sur des têtes ahuries, sur des membres décharnés, mais les détails ne sont pas pour autant des plus soignés, il semble parfois difficile de terminer l'épisode mensuel à temps (le rythme est toujours un problème pour ces comics réguliers).
Un très bon tome, malgré un graphisme qui pêche un petit peu, qui maintient la tension au sein de la série et, même si les années passent sur ce comics, l'idée de base ne se fane pas comme peut le faire la série télévisée qui en est dérivée.