Les Cinq Nations de New York - DMZ, tome 13 par Kab
Brian Wood conclut avec brio la série qu’est DMZ. Le chemin aura été des plus magnifiques. Même si la série a eu quelques tout petits coups de mou, cela reste un chef d’oeuvre de narration, d’idées et surtout une série actuelle. Jamais je n’aurais pensé lire quelque chose d’aussi dense décrivant avec ce qui me semble un réalisme bluffant la vie de personnes vivants en zone de guerre aux USA. Un tour de force de la part du scénariste qui boucle la boucle de manière sublime en faisant à Matty ce que j’aurais cru impossible. Il quitte le devant de la scène et est enfermé à vie. Je l’aurais plutôt vu en nouveau chef de la DMZ ou en maire de NY mais Wood en a décidé autrement. Ces six derniers épisodes servent de conclusion et de rappel. Tout d’abord, Wood emmène Matty faire un tour de la ville rappelant les différents quartiers explorés par le héros. Zee est elle aussi de retour.
L’épisode du procès sert de récapitulatif de la série car ses grands moments y sont retracés de manière fort habile puis vient la conclusion qui sans m’arracher une petite larme m’a profondément ému. La voix off de Matty que l’on a suivi pendant toute la série continue et comme toujours le scénariste Brian Wood a su avoir les mots justes.
(JPEG) Il est temps pour moi de faire un rapide petit bilan de DMZ et je dois dire c’est assez difficile. La plupart des personnages principaux sont marqués à vie ou même morts. Zee au final est la seule à être épargnée. Elle aura toujours été un roc au milieu de cette tourmente et elle est la seule qui fera quelque chose en dehors de la DMZ.
Wilson a été tué mais son souvenir restera bien présent ainsi que son oeuvre au sein de la communauté.
Soames, le chef des Ghost est à moitié fou et son résultat reste peu enviable. je suis sûr qu’il aurait préféré être mort.
Vient ensuite Matty qui paiera le plus lourd tribun dans cette histoire. Depuis l’histoire de la bombe nucléaire, ce dernier semble accablé par le poids de la culpabilité. Lorsque son procès est annoncé, il ne cherche même pas à se défendre et plaide coupable même si la moitié des accusations sont fausses et l’autre truquée. Il finit sa vie seul en prison.
Même si j’ai été choqué par le traitement réservé à Roth, je dois dire que c’est assez logique avec tout ce qu’a pu écrire Wood. Chaque action entraîne une réaction et DMZ n’est pas le monde des bisounours mais bel et bien une ville en guerre dont peu de personnes en sont sorties vivantes.
Pour le dessin, c’est Riccardo Burchielli qui vient achever la série. Le créateur graphique est en grande forme et offre des planches sublimes. Avec les années, le dessinateur a fait de très nombreux progrès. Il parvient à faire un encrage plus sombre quand le besoin s’en fait ressentir car dans les passages les plus lumineux, les traits se font plus fins. Le dernier épisoe est sublime et témoigne bien de l’amour des deux artistes pour la ville de New York.
DMZ aura été de long en large une série de très haut niveau. Ce dernier tome ne déroge pas à la règle. Il fait même pour moi partie des meilleurs de la série. Si vous ne l’avez pas encore tenté, lisez la !