Chasse le naturel, il revient au galop

Un album en hommage aux meilleurs ennemis de Lucky Luke.
Ici les Dalton servent de cobayes à une expérimentation de la Cour Suprême des États-Unis visant à permettre aux pires coyotes de redevenir d’honnêtes citoyens s'ils se tiennent à carreaux pendant un mois. Tolérance zéro donc, avec un Lucky Luke sur leurs éperons prêt à les renvoyer au pénitencier à la moindre incartade.

Florilège de situations cocasses entre la réputation qui les précède, leur "naturel" de bandits qui les démange, leur réinsertion au point de trop en faire...on sent que Goscinny a jubilé de les mettre dans des positions inconfortables. Joe va en faire des cauchemars de devenir banquier et témoigner du côté de la société civile. Mais nous on prend forcément notre pied et on a qu'une hâte de savoir comment toute cette grande pièce de théâtre à ciel ouvert va bien pouvoir se finir.

L'album est dense, truffé d'humour, cohérent de bout en bout. C'est un très bon album de méchants de Lucky Luke. Et puis quel kiff de voir le sénateur Jonas O'Joice jouer du six-coups dans un règlement de comptes de fin d'album dans le saloon...

Qu'est ce qui fait que cet album ne va pas chercher plus haut ? Sûrement une action qui se passe exclusivement à Tortilla Gulch et le sentiment d'une histoire qui ne "respire" pas assez, un Rantanplan dont la magie opère beaucoup moins bien que Sur la Piste des Dalton et un Lucky Luke bon mais relégué au second plan. Pinaillage : les Dalton ont la classe dans d'autres accoutrements que celui de bagnards, là c'est le maillot du BVB tout le long...
Il y a bien la thématique de la rééducation des prisonniers en filigrane mais son traitement reste assez superficiel.

Mine de rien, les auteurs y vont de leur 6ème histoire centrée sur la fratrie en 6 ans, toujours avec une certaine montée en puissance. La suite de l'Histoire leur donnera raison sur les Daltons, on ne change pour le moment pas une équipe qui gagne, les sommets Tortillas pour les Daltons et Ma Dalton arrivent...