Le troisième volume baissait de régime, peut-être parce que le chat cherchait à retomber sur ses coussinets. Dans les Enfers, il continue à se retourner, mais se casse bien la gueule, et se pète deux pattes sur le goudron, ce qui est suffisamment proche de la mare de sang attendue pour qu’au bout du compte le Reste du monde tienne la route. Autrement dit, entre le happy end et le slasher, Jean-Christophe Chauzy n’a pas choisi, ce qui n’est pas pour nuire au réalisme de l’ensemble.
Si le scénario, donc, tient toutes ses (non-)promesses – c’est-à-dire, je le répète, qu’il se révèle aussi boiteux qu’il doit l’être –, le dessin reste dans la lignée des trois premiers épisodes. Le style est ici suffisamment discret pour ne pas étouffer le récit sous un trop-plein de tons gris-rougeâtres et de plans larges en double page, mais suffisamment personnel pour se démarquer du tout-venant de la bande dessinée d’aventures. C’est peut-être assez rare pour être souligné, a fortiori dans la mesure où la tétralogie du Reste du monde ne se revendique jamais de la catégorie des romans graphiques – au sens caricatural du terme : longueur, noir et blanc et intellectualisme plus ou moins affecté. Ce qui – et par conséquent ? – n’empêche pas de l’y inclure.