Au troisième tome des "Aigles Décapitées", voilà que Pellerin, le scénariste, auquel il faut bien dire que l'on devait l'intérêt de cette série historique conventionnelle au risque d'être périmée dès sa publication, lâche la rampe. Ou lâche l'affaire, puisque la suite de la saga se fera sans lui. D'où le grand n'importe quoi de ces "Eperons d'Or" à la structure brouillonne, qui bâcle sans vergogne tous les fils narratifs ouverts durant les deux premiers tomes. On liquide très vite les personnages secondaires, on résout comme par enchantement (la découverte quasi miraculeuse de la tentative d'empoisonnement de St Louis que Pellerin nous sort de son chapeau vaut son pesant de Carambars) la problématique principale des "Aigles", et tout est bien qui finit bien. Et Alix ? Disparue de la fiction par un tour de passe passe éhonté (heureusement que notre beau jongleur se souvient in extremis qu'elle existe !). Et la complexité du réseau de mensonges qui a été tissé auparavant ? Tout se résout dans un immense pardon général, envers et contre toute logique et toute véracité psychologique. Comme il faut foncer pour terminer tout cela dans le cadre des 48 pages réglementaires, on a multiplié les ellipses, les coïncidences et les coups du sort, et on a consciencieusement rempli, une fois de plus, les cases, de dialogue et de texte jusqu'à l'asphyxie. Triste conclusion d'un cycle, donc. [Critique écrite en 2015]

EricDebarnot
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le 15 sept. 2015

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Eric BBYoda

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