Les saisons du coeur
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le 25 sept. 2015
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Diantre. C'est rare qu'une BD m'agace autant à la lecture. Non pas qu'elle soit dénuée de qualités, juste que c'est un récit franchement chiant.
Le scénario est en fait inexistant. Aucun enjeu, aucun ressors dramatique. C'est pas ce que je cherche dans une histoire. Je n'aime pas les auteurs qui se contentent de partager avec nous leur philosophie de comptoir, qui semblent avoir tout compris de la vie quand en fait ils font les mêmes constats que des ado de 15 ans... il y a quelques situations sympathiques, des relations conflictuelles entre personnages, mais l'auteur n'en fait absolument rien, ça retombe toujours à zéro à peine le sujet lancé. Et à force de ne rien exploiter de juste montrer la solitude des personnages de façon plate et peu inspirée, ben on finit par sérieusement s'emmerder. Le pire étant cette fin qui appuie bien sur le vrai message, qui fait lien avec d'autres histoires, qui paraît un peu facile de bons sentiments. Cela m'a fait penser à ces films sociaux bien misérabilistes tout du long et puis qui amènent un happy ending sur la fin : inintéressant. Et je ne parle même pas de ces loooongs textes insipides intercalés régulièrement dans l'histoire.
Cyril Pedrosa est un bon dessinateur. Il propose de magnifique dessin, un style tantôt vaporeux, tantôt brut, puis plus précis ou encore très structuré. Il passe par tous les caprices graphiques... sans réelle cohérence ! Il est talentueux, il le montre bien, mais il est incapable de réellement justifier cet aspect expérimental. Il y a bien le jeu des saisons qui peut expliquer un tel déploiement graphique, mais non, en fait non : il y a une limite à respecter, limite qu'il respecte d'ailleurs durant les deux premières saisons mais qu'il franchit allègrement par la suite pour faire un peu n'importe quoi. Un n'importe quoi joli et maîtrisé, mais qui s'avère plus gratuit que construit ou justifié.
Son découpage et sa mise en page ne sont pas inintéressants mais agacent aussi fortement ; il y a un truc en bande dessinée, quand on est scénariste, c'est de résumer chaque page en une phrase. Ainsi donc, le scénario devient une succession de phrase à la place d'une succession de pages. C'est parfois évident une fois qu'on connaît ce truc. Ici c'est vraiment le cas. Mais à un point inimaginable. Certaines pages ne racontent pratiquement rien parce que la phrase résumant la page est trop courte... du coup il insère deux ou trois cases qui ne servent à rien. Et puis surtout, c'est chiant de voir une idée par page, puis une autre idée la page suivante... ça devient trop systématique. Surtout qu'il passe d'une idée à l'autre sans transition ni approfondissement. On s'en retrouve donc avec un récit souvent décousu, presque aléatoire.
Ce que j'ai beaucoup apprécié, ce sont les personnages, leur langage corporel. Certains dessins sont précis, efficaces... et en même temps on dirait qu'ils sont des croquis d'observation à peine retravaillés. Tout n'est pas de ce niveau, certains dessins sont clairement juste faits de tête. Mais on a quelques très belles choses. j'aime beaucoup aussi la façon dont les lignes, les traits, se mélangent, passent les uns au travers des autres : cela renforce ce côté vaporeux, voire fantomatique de certaines scènes et personnages.
Bref, "Les Équinoxes" est joli à regarder mais véritablement chiant à lire.
Créée
le 21 mars 2016
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7 commentaires
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