J'ai très peur de me lancer dans la continuité pure et dure de Marvel tant il est difficile de s'y retrouver dans ce méli-mélo de séries. Un grand point d'interrogation pour moi, par exemple, c'est tout ce qui concerne les mutants, ou comme il est parfois appelé, le X-verse. des X-Men avec tous les épithètes possibles et imaginables, des New X-Men, New Mutants, X-truc, X-machin... honnêtement, bonne chance pour vous y retrouver. Une très bonne adresse pour un peu mieux aborder l'univers Marvel, c'est le site Comic Book Herald, sur lequel j'ai découvert la série Exiles, qui peut se lire assez facilement sans trop connaitre la continuité... et je m'attendais pas à autant apprécier cette étrange série de voyage interdimensionnel...
Du jour au lendemain, sans signe annonciateur, six mutants venant d'univers différents se retrouvent téléportés dans un désert inconnu : Blink, venue de l'Ère d'Apocalypse, douée d'un don avancé de téléportation; Mimic, venant d'une Terre parallèle où il est le chef opérationnel des X-Men, capable d'imiter et d'employer en simultané jusqu'à cinq dons d'autres mutants qu'il a pu copier; Morph, lui aussi distingué dans son univers au point d'avoir rejoint les rangs des Avengers, un métamorphe aux capacités pratiquement illimitées; T-Bird, qui dans son monde a été changé par Apocalypse en l'un de ses Cavaliers, Guerre, avant de parvenir à s'affranchir de ses chaines, mais marqué à jamais par des modifications génétiques qui ont fait de lui une machine à tuer; Nocturne, fille de Nightcrawler et de la Sorcière Rouge de son univers, dont le pouvoir est de posséder les autres et ensuite de les contrôler, et enfin Magnus, fils de Magnéto et Rogue, qui a hérité un contrôle du métal plus poussé encore que celui de son père mais qui a hérité de sa mère l'impossibilité de toucher qui que ce soit, sous peine de changer le malheureux en métal. Ils ont été amenés là par un être qui se surnomme le Time-Broker et leur révèle leur destin : le multivers est en péril, et chacun d'entre eux a vu son destin se réécrire pour le pire. La seule manière pour eux d'éviter de finir dans une réalité où ils sont réduits à rien est de réparer les univers au bord de la destruction, jusqu'au moment où ils auront gagné la possibilité de rentrer chez eux. Les six héros, qui nommeront leur équipe les Exilés, se mettent à la tâche avec ardeur. Mais ils n'imaginent pas l'ampleur et la dangerosité de leur mission...
Un des gros atouts de la série est sa caractérisation des personnages, en particulier dans la première moitié de la série (y a une grosse perte de qualité dans les tout derniers épisodes). Ils vont vivre des événements terribles, croiser des versions alternatives des gens qu'ils aiment, et leur moral va être mis à rude épreuve. Les remises en questions sont incessantes, et les personnages sont particulièrement humains (j'ai beaucoup aimé pour ma part le traitement de Morph, habitué à jouer le comic relief, qui fait tout pour garder sa bonne humeur face aux événements). Du coup, même des héros qui paraissent assez unidimensionnels se révèlent dans leurs émotions et dans leurs actes, beaucoup plus que dans des simples bastons incessantes (même s'il y a un sacré lot de baston aussi).
Dans le même ordre d'idée, Exiles n'hésite pas à malmener grandement son roster de héros et sa trame principale. Presque chacun des 100 numéros a des répercussions sur la suite des opérations, ce qui est plus qu'appréciable.
Il y a vraiment peu de choses à reprocher aux Exiles. Peut-être un peu de complaisance, et une qualité forcément inégale pour une série longue. J'aurais apprécié personnellement voir des univers un poil plus variés aussi, certains personnages revenant ad nauseam dans l'intrigue (attendez-vous notamment à voir cinquante nuances de Reed Richards, entre autres).
Une valeur sûre, vraiment. À réserver cependant à ceux qui ont un minimum de connaissances quant à l'univers Marvel, sous peine de passer à côté de pas mal de références (mais sinon, à part quelques rares épisodes liés à des events, ça peut se lire sans hésiter hors continuité).