Ca défouraille sa maman. J'ai jamais lu Tardi et ma seule approche bédéesque de 14-18 est le très bon Les Sentinelles de l'omnipotent Dorison mais bien loin du récit réaliste.
Zidrou quand il perd pas son temps avec Ducobu est capable de grandes choses, les Folies Bergère se pose comme l'une des trois meilleures bd de 2012. La guerre des tranchées est pourtant un thème éculé (moins que la WWII toutefois), mais bon sang que les 80 pages sont percutantes. Graphiquement le choix d'une monochromie sépia/gris appuyée par des touches de rouges -autant de gerbes qui vous explosent au visage- et un dessin classique mais irréprochable fonctionne à merveille. Un trait pointu au service d'une intrigue intraitable. Autant vous prévenir, j'ai plusieurs fois du fermer le bouquin pour vérifier que c'était bien Dargaud qui éditait et pas un trublion de revues ultra violentes indépendantes. L'agitation de la tripaille dépasse les cases et c'est là toute la puissance de Folies Bergère. Dans toute sa morbidité et sa dureté le scénario ne dégoûte pas, il fait palpiter et marque plutôt que faire fuir d'écoeurement grâce en particulier à un rythme et un découpage aux petits oignons, alternant souvenirs amoureux jamais pathétiques et scènes de front brutales, malsaines mais pas gratuites.
Très très fort.