C'est avec une histoire de vampire frôlant avec le film Chromosome 3 de Cronenberg que démarre ce recueil de nouvelles de Junji Itô. Un rapport avec le body-horror dont l'auteur usait comme d'un propos principal dans Tomié et qui revient à la charge dans cette première nouvelle, délivrant son lot d'horreur vampirique et qui, malgré un coup de crayon encore imparfait, témoigne déjà d'une maîtrise des mises en scènes extravagantes.
Pour autant, le talent propre au maître est encore à des lieux de son plein potentiel malgré la sortie de Tomié en 1987, et c'est cet état embryonnaire qui amène cette sensation de hiatus entre un Spirale et des histoires plus basiques et convenues comme "L'épée de réanimation" ou encore "Le Pont" qui laisse souvent une sensation de déjà vu.
Sans être anecdotiques pour autant, il faudra garder à l'esprit l'apport mineures de ces récits dans la courte mais intense carrière de Junji Itô, et l'apport contextuelle de ces nouvelles permet de mettre en lumière l'influence Lovecraftienne qui en émane, tant dans la narration que dans les conclusions abruptes. Car ce qui fait aussi le sel des écrits de ce monsieur, c'est bien la passivité innocente qui emprisonne les protagonistes des histoires de ce genre, incapables d'agir face aux horreurs surnaturelles qui sortent des tréfonds de l'imaginaire.