Y a plus d'amour

Cela va peut-être sembler misogyne ou sexiste à dire mais il est bien rare qu'une auteure de BD me fasse rire (dans le registre de l'humour, je veux dire). Je ne pense pas que les femmes soient moins douées pour faire ça. Juste que ce sur quoi je suis tombé ne m'a que rarement emballé. D'ailleurs lors de mes études, j'ai pu rencontrer des auteurs de BD ou des illustratrices, et le triste constat, c'est qu'elles ont à peu près toute le même style, style que j'ai vu se confirmer ces dernières années dans des blogs (qui gagnent des prix en plus, m'ennnnfin). Le style est un peu rondouillet, du moins pour le visage (c'est lassant), traite souvent du quotidien avec humour et cynisme (ça manque de jusqu'au-boutisme). Bon il y a d'autres choses. Grâce à Facebook, j'ai par exemple découvert Sarah Fisthole Fenech, illustratrice qui fait des choses canons et qui, je l'espère, finira par percer réellement.

Tout ça pour dire que Brétécher, je l'aime bien. Je l'aime énormément même. Elle écrit des histoires hilarantes. Ses personnages sont des cons des ... frustrés ! Et elle traite bien de la question, sans doute grâce à son expérience personnelle ou par ce qu'on lui a raconté. Peu importe la manière. C'est très drôle. Bon, la structure est toujours un peu la même, on sent aussi que ses BD pourraient être moins longues, qu'elle force un peu l'étirement. mais les dialogues sont tellement bons. Et puis les sujets abordés me parlent, me bottent, m'émeuvent.

Enfin, il y a le dessin. Parce que Brétéchet, ce n'est pas uniquement une raconteuse complètement folle (de manière positive), c'est aussi une grande dessinatrice ! Mieux que Wolinski, mieux que Reiser, Brétécher capte vraiment l'essence d'un corps et la retranscrit avec justesse. Ses personnages sont vivants juste en étant assis tant les poses paraissent naturelles, vivantes, prises sur le fait.

Et puis quelles tronches ! Parce que Brétécher, pour habiller sa structure, elle utilise des enveloppes à l'air... stupide ! Ce qui va de pair avec ce qu'elle raconte évidemment. Alors on rit. On rit dès qu'un personnage ouvre la bouche, fronce nu sourcil, tourne la tête, tire la langue. Dieu que c'est bon de rire.

Bref, Brétéchet est un de ces auteurs qui font toute la noblesse de ce 9ème art et "Les frustrés, tome 4" est un bien bel album, très drôle, qu'on se plaît à dévorer quotidiennement.