Plus de vin, moins de blabla !!!!
On m'avait présenté Les Gouttes de Dieu comme "Le Festin De Babette" du manga.
Autant vous dire qu'on est loin du compte et que le transport que j'avais éprouvé lors du visionnage de Babette n'est pas comparable à celui des Gouttes de Dieu.
Tout d'abord le dessin, que je qualifierais de très classique, me fait penser aux traits de vieilles pub des années 30. Et personnellement, j'ai toujours trouvé cela immonde. D'un côté c'est très propre, pas de plans de perspectives tordues dont les mangaka sont habituellement friands, on est dans du classique pur. Mais bon sang, que c'est laid ! Les personnages sont trop lisses, trop propres, trop bien peignés dans un environnement trop feutré... Et le noir et blanc, pour la couleur des vins, c'est pas top.
Ensuite l'histoire.
Bon, pour moi je suis parti du principe que l'histoire était un prétexte à la découverte de la complexité de l'oenologie et que tout l'intérêt du manga résidait dans cette dernière.
Erreur là aussi !
Nous voici embarqué dans une histoire d'héritage à la "mords moi le mormon" avec notre héros qui doit révéler ses talents cachés face à un expert du vin adopté une semaine avant la mort du paternel (si, si). Le gagnant se verra récompensé de la collection de vin du vieux.
Donc, si l'on fait fi du fait que l'adopté a 30 balais bien sonnés (rien que d'y penser, des frissons de connerie me hérissent le poil) il va falloir suivre la découverte des vin par le fils (donc notre héros).
Mais là où la stupidité monte à son paroxysme, c'est que le fils du plus grand oenologue du Japon (voir du monde) ignore tout du vin. Jusqu'à ses 20 ans, il n'a jamais touché une goutte de vin. Et pourtant, son père lui a fait découvrir les saveur à travers différents exercices, du style lécher des mines de crayons (si, si) durant son enfance. Et l'autre abruti ne s'est jamais rendu compte que son père lui faisait découvrir les saveurs du vin, jusqu'à ses 20 ans, faut-il être con.
Et donc, quand on goûte du vin, on se retrouve au milieu de champ de fleurs et de muguets, on voit des tableaux, on décrit des goûts fruités et surtout, les autres persos font des têtes de soucoupes volantes quand le héros décante du vin tant il secoue les bouteilles comme un gros taré. (perso, ce type, il rentre pas dans ma cave).
Après, on apprends quelques trucs intéressants. Et c'est ce qui justifie les quelques points que j'attribue à cette lamentable bouse. On sent que l'auteur est un passionné, les explications sur les terroirs, le savoir faire, sont pas mal menées du tout. Malheureusement, sur les 100 pages d'un volume, cela n'en représente à peine que 5.
Donc voilà, je pense que j'achèterais encore 1 ou 2 volume, pour voir si les choses s'accélèrent, mais bon, plus je lis, plus je trouve ça chiant et sans intérêt. Surtout que l'on se plonge dans des descriptions de vin que j'aurais jamais l'occasion de goûter.
Car c'est un autre grand défaut du manga, on s'adresse ici à une élite bien loin du petit amateur de vin que je suis qui aime bien s'enfiler un Pécharmant en rigolant avec ses potes. La notion de plaisir n'existe pas ici, on décortique, on scrute, on analyse mais selon moi, on oublie l'essentiel, le plaisir.
Un autre point positif cependant, j'ai acheté une carafe à décanter.
Sinon, je vous conseille plus de lire le Grand Larousse des Vins, y'aura la même chose, les histoires débiles en moins.