Notre vision des choses sur Dragon Ball est simple. Akira Toriyama est le créateur, le Dieu Tout-Puissant, et de ce fait, le manga papier est la bible. Si un doute subsiste, si une réponse véritable doit être donnée, les 42 tomes qui constituent la saga sont la base absolue. Nul autre support, qu'il s'agisse d'OAV, de jeux vidéo ou bien entendu de la série télé, ne pourrait prétendre à remplacer cette idée (et ce même si ça reste moins vague ou moins incohérent que le travail acharné de Toriyama).


Partant de ce principe, Dragon Ball Super part d'un très mauvais pied. Car le retour de l'auteur dans l'univers qu'il a créé en 1984 ne s'est pas fait avec l'écriture d'un 43ème tome, mais avec deux films sortis au cinéma, soit Battle of Gods et La résurrection de 'F'. Deux films dit canon, qui sont donc une véritable suite à l'histoire principale. Et qui sont à la base de Dragon Ball Super.


Et dès l'ouverture du premier tome, écrit par Toriyama mais dessiné par Toyotaro, la première impression est évidente : Dragon Ball est devenu un véritable business aux conséquences quasi-désastreuses. Les premiers chapitres de Dragon Ball Super reprennent Battle of Gods, mais comme il est considéré (à tort !) que tout le monde s'est déjà familiarisé avec les nouveaux personnages et l'univers, tout est archi-bâclé !


La menace Beerus est à peine travaillé, la nouvelle transformation de Goku en Super Saïyen Divin est expliqué en un texte expéditif, la fin de cet arc arrive dès la moitié du manga, et le début de l'autre ne se préoccupe même pas de présenter les nouveaux personnages (lire Jaco, the Galactic Patrolman serait une bonne idée) ni d'expliquer ce que fout Pilaf et sa bande dans tout ce bordel. Tout le mystère, le suspense et la tension si propre à Dragon Ball sont réduits à néant. Et le pire (ou finalement le meilleur) réside à l'arrivée de La résurrection de 'F', torché en une seule case ! Du coup, voir Goku et Végéta devenir Super Saïyen Blue en plein entraînement et sans réel explications (surtout pour Végéta) n'a aucun effet si ce n'est une irritation exacerbée - alors que le souvenir du premier Super Saïyen de ces deux guerriers hante encore les pensées de beaucoup d'entre nous


La déception est donc totale. A ce niveau-là, il aurait mieux fallu ne pas retranscrire Battle of Gods. Un chapitre révélant les grandes lignes des deux films auraient suffit, et commencer directement par les événements qui conduisent au tournoi ne pouvait être que plus intéressant. On déplore vraiment que Dragon Ball Super débute par un tel fouillis, car l'évolution du monde possède quelques pépites non-négligeables. Ces histoires d'Univers différents, de Dieux de la Destruction, rendent le manga très intéressant. Grâce à ces idées, ça devient un vivier infini de nouveaux personnages et de nouveaux mondes, et permet l'apparition d'ennemis surpuissants sans déployer de gros efforts scénaristiques.


Mais là aussi, les enjeux sont trop dérisoires pour accrocher : par exemple, le tournoi s'engage pour un problème de bouffe, une chamaillerie entre frères. C'est un peu mince, voire même enfantin (la nouvelle cible de ce tome 1, clairement), du coup, on se demande ce qu'il reste de bon pour adhérer à cette suite gentillette. Heureusement, tout n'est pas à jeter, loin de là !


Sans surprise, le manga s'en sort bien mieux que l'anime. Ce dernier s'attarde sur des intrigues à dormir debout et ralentissent considérablement le rythme, là où le tome enchaîne (parfois trop vite) les péripéties, tout en donnant des détails carrément absent du dessin animé. Ce n'est pas une nouveauté dans le domaine, mais c'est à signaler puisqu'on peut aisément réévaluer Dragon Ball Super grâce à ça.


Aussi, Toyotaro a la lourde tâche de remplacer graphiquement l'indétrônable Toriyama, et malgré quelques heurts, il s'en sort plutôt bien. Certains dessins ne font pas du tout Dragon Ball (la planète de Zuno), on y voit beaucoup trop de cases sans décor (et donc laisse un sentiment de vide) et des détails sur des visages font tiquer, mais dans l'ensemble, le mangaka parvient à retranscrire la bonne dynamique des combats, en travaillant bien sa mise en scène (certaines planches sont vraiment excellentes) et n'oublie pas l'humour qui caractérise si bien le manga. Avec le temps, nul doute que Toyotaro fera du lourd, son potentiel est sensationnel.


POUR LES FLEMMARDS : Des enjeux et une tension à zéro pour des moments
bâclés comme jamais. Heureusement, Toyotaro est un bon successeur
graphique, l'humour est toujours omniprésent, et les idées d'Univers
différents pour relancer la série donnent un terrain de jeu
gigantesque, annonçant une suite certainement meilleure.


-- Critique également disponible sur Le Ciné des Flemmards --

Créée

le 3 sept. 2017

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