EDIT : j'ai depuis l'écriture de cette critique regarder 26 épisodes de la série animée de 1988, je ne sais d'ailleurs pas où la trouver sur ce site qui recense apparemment trois ou quatre films d'une heure et demie, mais pas la série de 110 épisodes en tant que telle. Le présent manga et la série d'époque (je n'ai pas vu le remake dont la saison 2 commence) sont très différents à plusieurs égards : profil physique des personnages, ordre du récit non chronologique pour la série (quelques flashbacks sur la jeunesse des héros) mais tout chronologique pour le manga, des histoires différentes ou bien de mêmes histoires avec de grosses différences parfois. La vieille série est assez indigeste dans les premiers épisodes, les combats dans l'espace ne rendent pas du tout, alors que le manga y arrive. Dans la série, on a un accompagnement de musique classique qui en jette parce que c'est les symphonies de Beethoven, de Dvorak, les walkyries, etc., etc., mais la musique accompagne parfois assez mal les images et peut contribuer à un décrochage même quand l'épisode est très bon, puisque la série décolle à partir environ du dixième ou onzième épisode dans mes souvenirs. Mais je ne suis jamais complètement pris. Vu qu'il y a des différences dans l'ordre du récit, à partir de ces épisodes 11-12, la série s'éloigne définitivement de ce que raconte les six premiers tomes du manga, c'est ce que je dis pour aller vite, mais c'est plus compliqué que ça encore. Donc, je sais que, dans la suite, on va avoir une stratégie où le ravitaillement est important, et là pour une fois, on appréciera vraiment tous, quel que soit notre niveau de compréhension, les raisonnements tactiques et stratégiques, les finesses d'idées qui font qu'on est immergés dans l'action. Les relations entre les personnages vont ensuite reprendre le dessus. Ce qui ne va pas dans cette série, c'est les combats dans l'espace. Dans la série, on a rien sur la tactique, on a juste un truc pompeux aggravé par la solennité cérémonieuse des poses, actions et dialogues des personnages, avec une très mauvaise animation et des images pas top, pas séduisantes. Dans le manga, on a un récit des tactiques, des stratégies, une vie des schémas pour les batailles, mais comme je le dis dans la critique plus bas, ce n'est pas limpide, ça n'intéressera qu'une frange du public et surtout on fait passer pour des coups de génie des applications tactiques qui sont en réalité basiques comme tout. C'est des mouvements d'encerclement, d'isolement, de tromperies par le mouvement, qui ne cassent pas trois pattes à un canard, et ça ne se fonde pas sur le génie, mais sur l'incompétence de ceux qui se font battre. Mais c'est normal que le mangaka ne puisse que donner l'illusion de génie, l'art du combat n'étant pas son métier. Par ailleurs, je tique un peu sur les idées de batailles. Mais ça, c'est mon ressenti personnel. En effet, je n'identifie pas l'espace à un prolongement de la mer et de la Terre, et je sens le poids des spécificités de l'espace. Je n'arrive pas à imaginer des batailles de trente millions d'hommes avec des milliers de vaisseaux au milieu de l'espace, vu qu'au moindre choc tout l'équipage meurt, les vaisseaux tombent les uns sur les autres, vu que c'est un espace où on ne peut pas se cacher, vu enfin qu'il vaut mieux un gros vaisseau de combat avec le moins de personnes possible à bord, etc., etc. Les gros combats de plusieurs engins seraient plus crédibles à la surface de planètes. J'ai aussi du mal à croire qu'une conquête ou reconquête des planètes puisse être autre chose que progressive, sauf à viser directement la planète cible principale qui renverse tout le pouvoir. Enfin, loin de dire que les radars sont inopérants, j'imaginerais des approches avec des sortes de délires dans le repérage radar justement pour rendre épique la menace venue de l'espace et en jouant non sur le nombre d'unités, mais sur la technologie qui brouille au radar la progression de l'engin. Je jouerais sur les conquêtes des planètes elles-mêmes, ce sont les points à conquérir et là d'un coup on réinvestit du combat comme on connaît, etc. Même regard critique sur les intrigues politiques. C'est assez fin, c'est plus intelligent que du Star Wars, on a de belles phrases bien senties, parfois poétiques, on a des réflexions intelligentes du tac au tac qui font la bonne immersion dans ce qui se passe : quoi ? Mais alors, on va devoir piller, je laisse ça à votre discrétion, etc. Donc, oui, c'est du bon, ce n'est pas vraiment surcoté par les fans, mais j'ai un peu de mal à me dire que les rivalités se joueraient ainsi entre Reinhard et la haute noblesse. Reinhard est amiral, sans que cela n'ait de lien avec le fait que sa soeur soit concubine, coïncidence trop extrême à mon goût, et la jalousie des nobles qui ne reconnaissent pas ses mérites, ni les changements dans les castes en place, je n'y crois pas. Le ressenti serait plus feutré, il y aurait un affichage d'une admiration nette, mais un côté prêt à le laisser tomber. Là, je ne trouve pas ça naturel, c'est fait dans un esprit shônen. Le personnage d'Oberstein est contrairemet à ce que j'entends une invention de merde. Sa relation avec Reinhard est complètement artificiel et il n'est pas crédible que Reinhard lui laisse de telles initiatives sans le mettre aux fers une première fois, puis forcément à la deuxième reprise, c'est tellement énorme qu'il ne peut pas être impassible. En plus, on ne sait pourquoi Oberstein relaie Reinhard pour penser la stratégie et Reinhard est nul en stratégie dans les relations humaines. Tout ça est mal conçu. C'est un space opera avec des intrigues politiques, mais j'ai vraiment pas l'impression que la politique c'est ainsi et que les grands de ce monde réagissent ainsi. Je discuterais pied à pied plein de trucs, puis l'accession au pouvoir de Reinhard pose un problème et pire encore pour Yang Wen Li. Il y a un aplanissement anormal des difficultés parce qu'ils gagnent des batailles, alors que ni l'un ni l'autre, pas même Reinhard si on observe bien, ne font réellement les intrigants au plan politique.
**


Le manga Les Héros de la galaxie adapte des romans japonais à succès du début des années 80 auxquels je n'ai pas eu accés, mais qui avaient déjà donné lieu à une transposition en série animée à l'époque, série devenue culte et composée de nombreux OAV.
J'avoue que j'aimerais lire le roman pour mieux évaluer la manière de faire du manga. Pour ce qui est de la lecture, les tomes du présent manga s'enfilent aisément à la première lecture. Les relirai-je à plusieurs reprises ? Cela dépendra de la suite de l'histoire et de son traitement.
Un tome fait un peu moins de 200 pages. A partir du tome 2, nous avons régulièrement dix chapitres d'en moyenne vingt pages. Le premier tome fait exception. Les deux premiers chapitres sont nettement plus longs et du coup il n'y a que six chapitres, mais pour un nombre équivalent de pages.
Les pochettes ont une stylisation particulière, on peut observer des striures discrètes sur le relief plastique de la couverture, les fonds sont sombres, mais plutôt gris avec une multitude de taches pour les étoiles qui fait plutôt songer à la neige. Les quatre premiers tomes offrent chacun un des visages d'un des protagonistes principaux, avec Musel en premier, Yang-Wen-Li sur le second, l'ami et fidèle de Musel sur le troisième: Kircheis, la soeur de Musel sur le quatrième. Le cinquième nous offre un double portrait de deux nouveaux compagnons de Musel, puis sur le sixième on retrouve Musel assis sur une chaise de commandement amiral qui a des allures de trône avec son fidèle second, Kircheis, debout a ses côtés un peu en arrière. Les regards de Kircheis et de Yang-Wen-Li font pitié sur les couvertures des second et sixième tomes, ils ne sont pas du tout valorisants. La soeur a d'épais cils blonds qui contredisent l'idée de beauté qu'elle est censée exprimer et ce défaut se retrouve dans les dessins du premier tome quand nous faisons la connaissance du frère et de la soeur Musel. Il y a d'autres dessins où ce défaut n'apparait pas et où les personnages sont beaux, mais ces cils sont une mauvaise idée esthétique si les personnages sont admis comme des anges de beauté.
Le manga n'étant pas l'oeuvre originale, mais l'adaptation d'oeuvres antérieures, on retrouve sans surprise de nombreuses cases où le personnage se détache sur un fond blanc sans décor. Les cases représentant des visages sont abondantes. Ceci dit, il y a quand même une certaine variété qui ressort et on a aussi une dominante grise des pages avec finalement une bonne harmonisation des pages entre celles qui sont plutôt grises, celles qui sont claires avec peu de dessin et celles qui sont fortement encrées pour représenter l'espace, etc. Il faut noter aussi une série de pages sombres quand Kircheis est séparé de tous les Musel, suite a la nouvelle situation d'Anne Rose, et il faut mettre cela en relation avec un motif de l'éclat solaire quand le frère Musel revient le voir. Enfin, la grande originalité, c'est que ce récit de SF nous maintient le nez dans un style architectural et vestimentaire allemands du dix-huitième siècle. On voit des châteaux allemands à plusieurs reprises, de vieilles bâtisses de nobles avec des grilles en fer forge, etc. Les vêtements suivent la même loi. C'est voulu. Des le début, les cartouches de narration nous expliquent qu'il y a deux camps, celui de la démocratie et celui de l'empire. Le camp de la démocratie n'existe que parce qu'il a fui l'empire et l'empire s'il favorise le progrès technologique a impose des normes conservatrices dans les vêtements, l'architecture et les modes de vie, ce qui explique ce décalage. Toutefois, il redevient parfois très choquant, car on ne peut s'empêcher de tiquer quand on voit un héros avance à deux a l'heure en se traînant une valise pas pratique qui n'a pas de roulettes ou en tout cas qui n'a que des roulettes quasi non fonctionnelles, alors qu'il va devenir le président d'armées qui combattent dans l'espace avec une technologie qui nous est inaccessible et en faisant des déplacements à la vitesse de la lumière et même au-delà. Il faut ajouter à cela qu'on voit des gens vivoter dans des familles peu nombreuses, alors que les batailles parlent libéralement de centaines de milliers de morts en quelques secondes de contre-offensive. Il faut avouer que cela n'est pas très crédible. Il faut encore ajouter à cela que si la démocratie est née d'une rébellion contre l'empire galactique, c'est un peu fou de se dire que depuis cent cinquante ans ils sont en guerre, qu'il y a des centaines de milliers de morts a chaque combat et que jamais ces saignées démographiques n'ont fait s'effondrer le clan démocratique pourtant a priori moins riche en population active prête à se battre. Le rapport de forces aurait dû depuis longtemps retourner à l'avantage de l'empire. Autre fait étonnant, la plupart des personnages ont un nom allemand, quasi exclusivement dans l'empire, tandis que dans le clan démocratique ils ont des noms allemands ou anglais, avec un héros dont le nom est chinois. Cela n'a aucun putain de sens. Il faut comprendre que quand les humains ont colonisé d'autres planètes pour le dire pudiquement seuls les allemands et les anglais ou américains avaient survécu, avec quelques autres poches d'individus. Il faut aussi imaginer que la partie qui s'est rebellée contre l'empire allemand c'est les survivants anglais principalement. La logique des noms des personnages n'est pas du tout lisible dans cette histoire. On comprend que cela permet de symboliser une opposition empire germanique sombre à une démocratie américaine dépravée et impérialiste à sa manière.
Ceci dit, le cas de Yang-Wen-Li a l'air d'être une source d'inspiration pour le cas de Mikasa dans L'Attaque des Titans, mais ce qui est justifie pour Mikasa ne l'est pas ou pas encore dans le cas de Yang-Wen-Li. D'ailleurs, le signe militaire eldien s'inspire sans doute aussi du signe de l'empire galactique qui est commenté par un grade ; le bras est tendu avec la main devant la gorge comme si on etait prêt a se planter un couteau dans la gorge de résolution (EDIT : peut-être que je me trompe et que l'influence est en sens inverse, car je n'ai pas encore vu ce signe dans les 20 premiers épisodes de l'ancienne série).
Passons à l'histoire. Pour le synopsis, le space opera Les Héros de la galaxie est bien meilleur, plus mature et plus prenant que celui de La Guerre des étoiles qui n'a jamais été que des bêtises avec de l'action faste pour le grand public. C'est évidemment une lecture bien plus fine que nous offre le manga Les Héros de la galaxie malgré un titre en français qui a du sens mais qui reste peu accrocheur.
Il y a une symbolique prévisible avec un trait exagéré important mais qui le fait bien, car finalement le héros Musel mécontent de la déchéance de son père et de l'espèce de servage de sa soeur noue une amitié en n'étant jamais allé dans l'espace et annonce qu'il est moins que de la poussière d'étoiles, mais qu'il va devenir le maître de la galaxie et vivre et mourir dans l'espace, ce qui a du sens, vu qu'il y a un empereur à supplanter, vu aussi qu'il y a un paradoxe à imaginer un humain maître de la galaxie et donc plus grand que les étoiles qui la composent.
Le premier tome, c'est un peu l'introduction d'ensemble de la série. On constate que le récit n'est pas manichéen dans sa distribution, puisque nous allons suivre des héros des deux clans, mais les deux héros principaux sont dans le clan de l'empire galactique et non dans celui de la démocratie. Et ces deux héros principaux ne sont pas présentés comme moralement ambivalents, retors, ni comme adonnés au Mal avant de passer dans le camp du bien. L'intrigue est la suivante : les Musel sont des nobles désargentés au sein de l'empire galactique. Il y a un père et ses deux enfants un fils et une fille qui sont très beaux. Alcoolique, le père a vendu sa fille à l'empereur pour qu'il en fasse sa favorite. Son frère veut entrer dans l'armée, devenir amiral et un jour renverser l'empereur et sauver sa soeur, et il s'enrôle avec un ami roturier qu'il estime et qui a été touché par le sort des Musel et notamment de cette soeur sacrifiée. Donc, après de brillantes réussites au collège militaire, nos deux héros deviennent des prodiges lors de batailles dans l'espace, batailles dont le récit débute dans le second tome. Ils vont donc faire les sales guerres de l'empire et tuer des armées du clan démocratique, mais avec un objectif individuel louable renforcé d'un profond mépris pour le système. Ceci dit, un point d'ambivalence existe et on verra si la narration s'en empare, dans la mesure où Musel adore les combats qu'il vit comme un jeu même si très dignement il déplore les morts et épargne à plusieurs reprises des survivants adverses qui se sont bien battus. Le problème pour Musel, c'est que malgré ses prouesses la haute noblesse figée depuis des siècles dans ses privilèges n'admet pas qu'il puisse lui-même connaître une promotion dans la haute noblesse. Le système doit rester figé. Il éveille la jalousie, mais il s'agit aussi de l'éliminer pour éviter une transformation de la société ou les titres de naissance ne seraient plus figés une fois pour toutes. Malgré ses prouesses, il passe surtout pour profiter de ce qu'il est le frère de la favorite de l'empereur. D'autres jalousies vont voir le genre, notamment du côté de l'ancienne favorite. Finalement, Musel est envoyé dans des missions périlleuses où les chefs de son propre clan souhaitent qu'il meure ou échoue. Quant a la soeur, on nous cache très pudiquement par la narration qu'elle est déjà détruite, car sur six tomes plusieurs années se sont déjà écoulées et elle a déjà été largement consommée par le hideux vieillard empereur. Spontanément, je ne vois pas très bien comment elle pourrait réaccéder à une vie heureuse en étant libérée par son frère. L'histoire m'a l'air enferrée dans le tragique, mais nous verrons bien. Il y a tout de même un optimisme qui ressort au plan de la résolution et de l'efficacité du héros.
Ceci dit, et c'est pour cela que j'aimerais comparer avec le roman d'origine, le manga ne délivre pas des scènes d'un pathos bien senti, même quand l'histoire nous décrit une scène humaine tragique. On reste froid comme les personnages quand on lit ce manga.
Face a Musel, il y a donc le héros de l'autre camp. Le clan démocratique n'est pas présenté sous un jour trop favorable. On n'a pas une belle démocratie, mais un modèle dépravé de show à l'américaine avec le pouvoir d'influence des médias, la manipulation des beaux discours, etc. Yang-Wen-Li s'est déjà illustré par de belles manoeuvres dans les combats, il est une légende, mais il n'occupe pas les principales postes de commandement. Il participe à des batailles qu'il n'a pas souhaitées, avec des stratégies qui ne sont pas les siennes, qu'il n'approuve pas et qui le laissent sceptique. Ceci permet de le montrer dans des batailles où il ne triomphe pas. Pour l'instant, il n'est pas aux commandes à la différence de Musel qui lui est passé d'un pouvoir partagé à un pouvoir quasi exclusif du tome 2 au tome 6.
Pour les scènes de vie, le portrait de Yang-Wen-Li retombe dans les clichés du paradoxe du héros de manga japonais. Ce n'est pas tres agréable à lire. Il est dans la Lune, n'a soin de rien, veut juste lire des livres et faire de l'Histoire, il est héros malgre lui, super gentil, super poli, s'excuse d'être là, et on lui flanque un système de fils adoptif où il se retrouve avec un gamin modèle un peu bébé qui aime les chats, faire le ménage et qui nous est déjà annoncé comme le futur leader démocratique du clan. J'avoue que cela fait très peur pour la suite du récit. Moins j'ai de scènes sur eux, mieux je me porte.
Enfin, pour l'essentiel, des tomes 2 a 6, nous avons des suites enchaînées de combats où il est question de stratégie, c'est vraiment cela en quasi continu, on a très peu de développements sur autre chose que les combats et les progressions de carrière de Musel ou Yang-Wen-Li. Cela se lit bien, on voit qu'il y a une vraie réflexion sur les questions de stratégie avec une transposition assez évidente des combats navals dans un cadre de bataille spatiale (sinon un peu de transposition de combats aériens, mais c'est l'analogie maritime qui ressort avec le plus d'évidence pour moi car je pense au livre de l'amiral Castex La Liaion des armes sur la mer et parfois à l'histoire des trois Horaces et des Curiaces), car les stratégies consistent à parler de positions, de combats en ligne ou non, de désorganiser la masse adverse, d'attirer une partie de la flotte adverse pour mieux créer une supériorité numérique sur une autre force à détruire, à mettre l'adversaire dans une position où la plupart des troupes ne peuvent pas tirer, etc., etc. C'est facile à suivre pour tout lecteur. Ce qui me chagrine, c'est que les images des tactiques introduisent des dessins géométriques sommaires, sans parler du réemploi de plusieurs dessins, notamment la très peu pertinente image des engins au sol qui n'est pas très lisible en soi et qui revient sans arrêt pour rien. Ce qui me perturbe également, c'est que les résolutions des problèmes sont un peu schématiques, même si c'est intelligent, et à plusieurs reprises je ne peux m'empêcher de penser que les coups d'éclat qu'on nous fait vivre en direct sont en réalité des bases que tous les amiraux devraient déjà avoir apprises à l'école. Dans le même ordre d'idées, quand une bataille s'appuie sur le terrain, notamment la proximité d'une planète instable par ses vents, etc., on se demande comment une telle bataille sur un endroit qui est depuis cent cinquante ans le lieu de conflits répétés peut être menée par des gens qui découvrent les manoeuvres d'encerclement, les ruses des mouvements et les dangers potentiels d'une planète voisine pendant la bataille elle-même. Le procédé pour valoriser les coups d'éclat est un peu facile. Ceci dit, malgré ce criant manque de réalisme, c'est agréable à lire car l'information tactique en vaut la peine, peut être rapidement comprise par le lecteur, même s'il y aurait des choses a discuter. Il suffit de ne pas trop songer que les résolutions ne sont fines qu'en tant qu'études théoriques à l'ecole, quand sur le terrain on attendrait plutôt une situation plus confuse avec des amiraux autrement expérimentés. Maintenant, lire en continu dans un manga des récits de tactiques de batailles mises en application, cela ne s'adressera pas à tout type de public, cela pourra en lasser plusieurs d'autant qu'il n'y a guère de place accordée au suspense, car la narration annonce toujours implicitement sinon explicitement que la bataille va être l'occasion de faire briller tel personnage ou de montrer les incompétences de tel clan... Il y a une progression en ligne droite sans vraie suspense.
Pour l'instant, je mets sept étoiles, car après tout j'ai enchaîné les tomes, mais j'avoue que j'hésite à baisser la note à six étoiles. Les stratégies et les tactiques pour les combats ne m'éblouissent pas, tel est le problème, vu qu'on ne suit quasi que cela. Les dialogues et la construction des personnages, c'est plus intéressant, mais des plans narratifs très porteurs ne sont traités qu'en passant, quasi accidentellement. Si l'idée de la comparaison poétique de l'homme et notamment du héros Reinhard avec les étoiles est assumée quoique traitée avec parcimonie et peu d'effets appuyés, par exemple on a au debut un très bon timing dans l'introduction, on apprend que les Musel sont très beaux, mais que cela leur vaut des déboires et on suit les déboires de Reinhard qui compense complètement par sa force et ses capacités à se battre, avant de revenir soudainement sur le problème de la beauté du côté de la soeur, mais il faut vraiment être attentif pour se rendre compte de ce balancement subtil. Pour les combats, il y a un autre balancement subtil quand on voit dans la haute noblesse de l'empire qu'ils préparent une bataille pour tuer exprès Reinhard et ses fidèles, mais au même moment dans l'alliance démocratique, on voit que les personnages lucides sont soumis a des incompétents et du coup alors que l'épique contre-balance nos intuitions d'un danger encouru par Reinhard et les siens, on bascule poussé déjà par le scepticisme de Yang dans la réelle tragédie du combat. Mais ce plan humain est traité de manière feutrée, l'exaltation du jeu de combat prime un peu trop sur l'émotion. On verra la suite.

davidson
7
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le 29 sept. 2019

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davidson

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