Les bleus déballent tout

Cet album-ci est sans doute un des plus marquants pour moi. C'est le seul dont je me souvienne avoir découvert les pages au travers sur journal Spirou. Je sais que j'ai découvert l'album précédent aussi et sans doute celui d'encore avant, mais, allez savoir pourquoi, c'est des hommes de paille dont j'ai gardé le plus de souvenirs. Sans doute parce que la mention suite et fin dans le prochaine album était une révolution en soi dans cette saga. Avant d'ouvrir l'album je me suis dit : il aura fallu le temps avant qu'il ne s'essaie à une grande aventure. Et puis finalement, en le lisant je me suis aperçu que l'album aurait très bien pu finir ainsi. Il y a tellement d'album où Blutch et Chesterfield fuient la colère de ce cher Alexander. En tous cas, la volonté de prolonger l'histoire est louable et donne envie de découvrir le tome suivant au plus vite.

L'histoire est assez bien rythmée. Ces derniers temps Cauvin manquait un peu d'idées, ses aventures se ressemblaient. Bon il est clair que cette aventure n'est pas super originale et contient quelques incohérences (ex : comment Blutch ne pense-t-il pas à simuler un peu avant de lâcher la vérité?), mais globalement ça se tient, c'est palpitant, c'est fun ! Graphiquement, rien de génial, Lambil enchaîne les cases sans grande originalité, se contentant d'être clair et de rythmer son récit. C'est déjà pas mal.

Beucoup de bons points donc. malheureusement, Cauvin, comme toujours, est trop gentil, et là où ça aurait pu péter et faire mal, ça retombe assez vite à plat et l'on regrette que Charlier ne soit pas passé par là pour améliorer le scénario.

Bref, "Les hommes de paille" est un bon album, bien rythmé, à l'histoire intéressante, mais qui manque de grandes scènes. C'est d'autant plus regrettable que Cauvin ayant prévu une suite, il aurait pu étirer les conflits pour en faire un récit épique de 88 pages !