Cinq fruits et légumes par jour, c'est une devise qui s'est perdue.

Selon moi, Moebius (alias Jean Giraud) est l'une des trois grandes figures de la bande dessinée franco-belge, avec Franquin et Hergé. On connait de lui surtout ses grandes oeuvres : Arzach, le Garage hermétique, L'Incal scénarisé par Jodorowsky), ou encore la série plus classique Blueberry, en collaboration avec Charlier. Et on pourrait également parler de son influence sur le monde du cinéma et sa participation à plusieurs films devenus cultes.

Mais Edena demeure dans l'ombre, et pourtant, cette série mériterait d'être plus connue. Le premier tome, Sur l'étoile, est un peu à part : c'est une commande de Citroën, tirée en très peu d'exemplaires. Puis, plus tard, les circonstances font que Moebius se replonge dans cet univers, et se met à en dessiner la suite. Et c'est cette suite que j'ai trouvée vraiment intéressante.

Comme souvent chez Moebius, c'est un univers futuriste. Ici on retrouve nos deux héros, perdus sur une planète déserte. Et cette planète a tout d'un paradis : c'est un grand jardin luxuriant qui ressemble à s'y méprendre au jardin d'Eden. Et ces deux héros, sans leur technologie, sans leur vaisseau spatial, sans leur nourriture 100% industrielle made in Tricatel, ils sont complètement perdus. Ils ne connaissent pas la nature, au point de se demander si une pomme est comestible ou non. C'est ce côté là que j'ai vraiment apprécié : Moebius a imaginé un monde dans lequel l'homme est devenu dépendant de la technologie, au point de ne vivre que pour elle. Et ici, les protagonistes sont forcés de revenir à leur nature primaire, et ils n'y parviennent pas si facilement que ça. On assiste à leur découverte de l'instinct de survie et de la sexualité (eh oui, même ça ils l'avaient oublié!). Une grande partie du récit est une analyse du rapport humain à la nourriture, et c'est plutôt intéressant, voire instructif. Finalement, on en ressort avec une impression assez pessimiste de l'humanité, impression qui se confirme à la lecture des tomes suivants.

Alors certes, c'est l'univers de Moebius, donc il faut aimer. Mais Edena est finalement une histoire assez facile à aborder, quand on la compare au reste de son oeuvre assez délirante.

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le 17 mai 2013

Modifiée

le 17 mai 2013

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KoalaLeNicolas

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