Avant de commencer, que l'on mette les choses bien au clair : si je ne suis pas réellement schizophrène, j'en aurai peut-être l'air par la suite, puisque je vais m’interviewer moi-même. Ce n'est qu'un simple effet de style assez novateur, et au passage si je n'étais pas moi je dirai que le type qui a eu l'idée de s'interviewer lui même est un putain de génie. Sans vouloir me vanter, ni me jeter des fleurs. Après tout, je préfère rester modeste.
Nan en vrai, c'est surtout parce que je trouve ça rigolo.
Nicolas : Tu as mis 9 à Gravity, pourrais tu nous expliquer ta note?
Nicolas : Mphr oui. Je dirais que j'y suis peut-être allé un peut fort, enfin pas trop non plus. Peut-être que si j'avais vu ça à la téloche j'aurais mis 8.
Nicolas : Mais alors tu l'as vu en IMAX 3D au cinéma? Je croyais que tu étais contre ce genre de chose.
Nicolas : Bah! Je ne suis pas vraiment contre ... honnêtement je m'en cogne du 3D. Disons que, si c'est foutre de la 3D juste pour l'écrire en grosses lettres sur l'affiche, ça sert à rien. Donc pour Gravity ça vaut le coup. C'est peut-être le seul film dans ce cas là (il y avait Tron aussi, mais je vais pas comparer Gravity à Tron, merde). Bon, après ça, j'ai eu mal à la tête toute la journée. 3D de merde. Mais ça valait le coup (bis).
Nicolas : J'en déduis que tu a été séduit par le côté esthétique du film.
Nicolas : Séduit, c'est un peu fort comme mot, non? Mais oui, ça m'a plu. Cuaròn, dont je n'avais vu que Harry Potter, a l'air de savoir s'y prendre pour filmer l'espace. Les premières minutes (le long plan séquence) sont vraiment magnifiques. Ce que je trouve particulièrement réussi, c'est qu'Alphonso, dans sa manière de nous présenter les choses, parvient à nous montrer l'espace comme quelque chose de confiné, ce qui est assez contradictoire. On voit toute cette immensité comme un endroit très restreint où un claustrophobe n'irait surtout pas mettre les pieds. Je dis bravo.
Nicolas : La caméra bouge souvent. Il me semblait que tu n'aimais pas ça.
Nicolas : Comment ça "il te semblait"? Tu fais partie de moi connard. Mais pour répondre à ta question qui est la mienne et dont tu connais la réponse : non je n'aime pas quand ça bouge tout le temps et de manière totalement incontrôlée. Ici ça va doucement, et c'est surtout très bien rythmé. Donc, ça me va très bien.
Nicolas : Un mot sur le scénario, les personnages?
Nicolas : Le scénario n'a rien d'extraordinaire, c'est un "survival", donc on voit des gens qui essayent de survivre. Il n'y a pas d'ennemis, juste une situation. Les enchaînements sont plutôt convenus, une fois qu'on croit que ça va se calmer boum-shlack-j't'en-remet-un-couche-ça-explose-un-peut-partout-armaggedon-et-tout-le-tralala. La loi de Murphy quoi, c'est assez logique. Mais franchement je m'en fous, c'est bien mis en scène et là, ça m'a suffit.
Les personnages eux sont vraiment pas mal, celui de Georges Clooney est top et quand je serai adulte je voudrais devenir comme lui. Celui de Bullock est bien aussi, peut-être déjà vu et même revu plusieurs fois dans d'autres films et sur d'autres planètes. J'aurai peut-être aimé que le film ait un côté plus humain, de ce côté là ; dans l'évolution de la relation des personnages, dans leur lutte face à eux même, tout ça. Mais bon. Je vais pas non plus demander à Kurosawa d'aller filmer Délivrance dans l'espace, déjà parce qu'il est mort, mais aussi parce que...hum ...surtout parce qu'il est mort.
(Hein? On me signale que je suis déjà adulte? Zut.)
Nicolas : On parle de Blockbuster intelligent. Qu'en penses tu?
Nicolas : J'en pense que c'est une expression de merde et tu le sais très bien. Dès qu'un film à gros budget n'utilise pas 400 tonnes d'explosifs ni d'acteurs bodybuildés et d'actrices en maillot il faut dire que c'est un blockbuster "intelligent"? Non mais ho. Surtout que cette expression est récente, j'en entend parler depuis qu'on donne des sous à Nolan, alors que des films de ce "genre" il en existait déjà beaucoup avant.
Nicolas : Les gens comparent souvent Gravity avec 2001 : Odyssée de l'espace. Ton avis?
Nicolas : Bah les deux se déroulent dans l'espace alors c'est normal. Il y a même quelques scènes similaires. Mais ça ne parle pas du tout de la même chose, et même si les deux sont très jolis, ce n'est pas du tout la même esthétique, ni la même ambiance sonore. Quoiqu'il en soit, 2001 sera toujours le "number one" dans mon cœur.
Nicolas : Merci de cette interview. Un petit mot pour la fin?
Nicolas : Ben ouais, merci, j'ai trouvé ça narcissique et assez jouissif, du coup je pense que je recommencerai.