Églantine, graphiste et parisienne 100% pur jus, apprend par un notaire qu'elle vient d'hériter de la boulangerie de son père suite à son décès. Un père dont elle n'avait plus entendu parler depuis qu'elle avait quitté la campagne bretonne au moment de la séparation de ses parents plus de vingt auparavant. De retour dans sa région natale, elle a l'intention de se débarrasser vite fait de cet héritage encombrant en le vendant au premier venu. Sauf que la situation économique du village de Klervi s'est beaucoup dégradée depuis quelques années et que les acheteurs ne se bousculent pas au portillon. Pour ne rien arranger, la rencontre avec un ancien camarade de classe devenu instituteur va faire gamberger la jeune femme et la pousser à se demander s'il ne serait pas temps pour elle de changer de vie et de se reconvertir dans un commerce de proximité sur la terre de son enfance...
Un album que je qualifierais sans hésiter de « gentillet ». Le sucré du titre n’est pas usurpé, et même si on ne tombe pas dans le sirupeux, l’ensemble manque singulièrement d’acidité. La bobo parisienne surmenée qui retrouve ses racines bretonnes contrainte et forcée et qui ne compte pas s’attarder sur place mais tombe finalement sous le charme de l’instit local, ça fait quand même très cliché. Aucune originalité non plus dans le secret de famille lié au père, un thème plus qu’éculé.
Heureusement certains seconds rôles pimentent l’affaire, comme l’acariâtre vieille tante Marronde et la piquante meilleure copine Mei. Coup de chapeau également aux matous qui ouvrent chaque chapitre avec des échanges particulièrement drôles. Graphiquement, la sobriété s’impose mais la composition maline et culottée de certaines planches permet de casser la monotonie d’un découpage sans grande surprise. Après, l’absence quasi systématique de décors n'offre pas à la Bretagne les paysages caractéristiques de cette région pleine de charme, ce qui est bien dommage.
Une lecture légère, qui dégouline de bons sentiments, à la fois sucrée et rafraîchissante. Un album qui, quelque part, a tout d'une BD feel good. Avis aux amateurs du genre, donc (dont je ne fais malheureusement pas partie).