Shūzō Oshimi, et à ses côtés Inio Asano, demeure de loin mon mangaka favori. Sans doute, le réalisme et la force de ses œuvres ont su me toucher autant que ne l'avait fait la littérature avant lui. Les fleurs du mal, Dans l'intimité de Marie et, plus récemment, Hapiness étaient parvenus à retranscrire avec une parfaite justesse des traits de caractères désespérément humains, mais en deux tomes à peine, il semble que Chi no Wadachi ne transcende véritablement son art.
La relation intime et malsaine qu'entretiennent une mère castratrice et son fils sera le fil rouge de cette nouvelle histoire, plus sombre, mais aussi plus vraisemblable. Une crédibilité qui en devient à ce point pesante qu'il est aussi éprouvant qu'agréable de passer à la page suivante. Plus dérangeante encore que ne le fut Sawa Nakamura avant elle, le lecteur n'a de cesse de se demander comment de la plume de Shūzō Oshimi a pu naître un tel monstre.
Chi no Wadachi est l'un des manga phares de cette - grande - année au Japon, et il y a fort à parier qu'il s'inscrira comme l’œuvre majeure de Shūzō Oshimi.