C'est exactement le genre de BD que j'aime. Il ne se passe pas grand chose, j'apprécie beaucoup le dessin de Jason et son côté ligne claire et surtout Jason parle de la vie.
J'avais adoré J'ai tué Adolf Hitler, sans doute l'une des plus belles histoires d'amour que j'ai pu lire et là forcément les loups-garous de Montpellier c'est un poil moins bien, mais ça reste vraiment beau et touchant.
Un type se fait passer pour loup-garou pour cambrioler, il est amoureux de sa voisine lesbienne... Il discute avec son ami... ils se moquent ensemble un peu des français et de leurs manières... Voilà, il n'en faut pas plus pour faire une belle histoire, simple, qui se lit rapidement, mais qui arrive à parler à chacun grâce à son universalisme. Et c'est ça la force de Jason, comme avec le délire de SF de J'ai tué AH, ici il se sert du fantastique et des loups-garous pour raconter une belle histoire d'un expatrié en France qui est amoureux d'une fille qui ne l'aime pas.
Cette simplicité fait tout, tout comme le dessin, ces personnages peuvent être chacun d'entre nous. Difficile de ne pas s'identifier. Et puis la simplicité des dialogues, mais quelle bénédiction ! Je veux dire, ça fait tellement ressortir le côté profondément tragique de l'histoire, notamment avec le loup-garou dans un lit d'hôpital et son comparse qui lui annonce qu'il connaît la sanction pour avoir été aperçu et l'autre qui ne se débat pas, qui accepte son sort. C'est sublime et déchirant. Surtout qu'il s'en suit une planche entière quasiment sans texte (de mémoire), pour bien marquer le coup.
Je trouve ça fabuleux.
Vraiment il va falloir que je lise d'autres BD de Jason, parce qu'il me touche profondément.