J’ai vu cette BD dans les dernières sorties de la médiathèque et j’avais de l’espoir entre la couverture psychédélique et l’histoire d’une France du futur envahie par des monstres extraterrestres pacifiques marginalisés par les forces de police. Pourtant, dès le départ, ça se perd dans des codes narratifs vus et revus et assez décevants pour une BD qui veut s’adresser à un public adulte: un héros au chevet de sa mère mourante harcelé par les passants dans la rue pendant qu’il jardine et seul humain réfléchit dans un monde ultra manichéen où tous les personnages secondaires sont soit des militants extrémistes soit des brutes épaisses sans réflexion. Ça se sent que l’histoire veut aborder des problématiques modernes notamment autour de l’extrémisme militant, de l’acceptation de l’autre, de la sexualité et de la surconsommation mais en se voulant trop progressiste ça donne lieu à des scènes surréalistes où le consentement n’a pas sa place sans que cela n’inquiète personne et où l’assassinat de dizaines d’innocents n’interroge que le personnage central (et encore). L’esthétique du livre répond, elle, aux attentes que j’en avais: c’est très coloré et les toutes (ces monstres extraterrestres) sont intrigants et vraiment beaux.
Au final jusqu’à sa chute censée vendre la suite, puisque un deuxième tome devrait sortir en Mars, l’histoire n’a pas réussi à m’hameçonner. Je feuilletterai quand même ce deuxième tome à sa sortie pour voir si l’univers esthétique se renforce encore avec le temps mais pour le reste, je m’en passerai.