C'est pas déplaisant à lire, mais c'est le genre de truc qui finalement ne me marquera pas. P'tet si j'avais lu ça à 17 ans, oui. Je sais plus qui a dit que ce sont les lectures (il parlait de films mais je pense que ça concerne tous les mediums) de notre adolescence qui nous façonnent, nous marquent, nous aident à grandir et c'est pour ça qu'elles sont importantes. C'est sans doute vrai. Cela n'empêche pas d'avoir d'autres coups de coeur par la suite, car on ne finit jamais de grandir, mais ce récit-ci, je suis arrivé trop tard pour l'apprécier davantage.
C'est un récit choral déjà, pas ce que je préfère, où on suit plusieurs intrigues qui s'entre-croisent. Je trouve que chacun aurait pu être plus développée, mais le fait de changer sans arrêt de personnage dès que ça se corse, ça permet à l'auteur de brouiller le lecteur qui va ainsi oublié la facilité narrative pour suivre un autre conflit puis changer encore quand ça se gâte à nouveau. C'est pas mal fichu, mais ça aurait pu être mieux ficelé. Puis la lourdeur symbolique du météore ennuie ; il aurait été nécessaire de décortiquer un peu plus les réactions des gens ; pourtant on n'est pas loin et j'aime bien l'idée que les gens continuent leur vie malgré la menace, c'est un parallèle que l'on peut faire avec le bouleversement écologique actuel qui devrait nous inquiéter mais non, on continue de se demander si on peut avoir un internet plus rapide ou pour quel parti voter alors que le résultat sera le même, avec peut-être un peu plus ou un peu moins d'aide sociale. Le récit est un peu plat, manque de vrais conflits, les résolutions sont fades comme expliqué plus haut, parfois l'auteur construit une tension, une attente (notamment avec la chorale) et puis en fait il ne se passe rien (ils chantent et tout se passe bien), puis parfois il part dans une direction tragique (la méprise pédophilique on va dire) mais ça ne prend qu'une scène pour expédier ça et après on n'en parle plus parce que le météore est là, mais tout le monde s'en fout en fait malgré que plusieurs personnages disent trouver le licenciement injuste. Les personnages n'arrivent pas à se révéler.
Ce qui me surprend en lisant les remerciements à la fin du bouquin, c'est que Larcenet n'est mentionné nulle part, pourtant il me paraît évident qu'il a été une grande source d'inspiration, notamment au travers de ce gros personnage un peu idiot qui a des absences (absences jamais exploitées d'ailleurs...) mais aussi la façon dont c'est narré et découpé.
Le graphisme est sympathique, parfois un peu maladroit, avec quelques raccourcis ou détails mal faits. J'aime bien le style avec peu de traits et beaucoup de masses, par contre le dessinateur peine à distinguer ses personnages, et j'avoue que par moment je ne savais pas très bien quel était le personnage en face de moi (pas trop souvent heureusement, ils sont peu nobreux à se ressembler). Le concept des couleurs fonctionne mieux quand le dessinateur apporte une troisième couleur qui fait ressortir un élément amis en soi ça reste assez joli. Il y a de belles trouvailles, notamment lorsqu'il doit représenter les traces dans la neige, c'est fascinant à regarder. Les compositions sont très belles et les auteurs exploitent bien le format à l'italienne. Le texte est bien écrit, bien placé aussi.
Bref, c'est joli, l'idée de base est sympa, mais le tout reste assez plat à cause d'un scénario qui ne monte pas assez.