Ca commence par une scène de sexe... l'ingrédient idéal pour donner envie de lire jusqu'au bout
J'ai découvert le travail de Richard Corben il y a peu, bien qu'on me l'ait recommandé il y a belle lurette déjà. Je me suis attaqué à diverses courtes histoires avant d'affronter ce long récit de 100 pages.
Autant le dire de suite, le trait un peu grossier et maladroit de l'auteur américain m'a conquis. Ses canons ne sont pas toujours justes d'une case à l'autre, et les positions de ses personnages ne sont pas toujours les plus judicieuses car ambigues (il faut y regarder à deux fois pour comprendre le sens). J'avais un peu peur de lire "Les Mille et Une nuits" parce que le récit est long.
Graphiquement je n'ai finalement aucun reproche à faire. L'auteur joue de ses couleurs avec audace et les erreurs sont rares. Ensuite ses personnages ont des bonnes tronches. Moins bonnes que d'habitude, sans doute par respect à l'histoire originale. D'ailleurs c'est bien simple, on sent que là où Corben se fait le plus plaisir c'est pour représenter les monstres et les nanas. Puis il y a de ces décors (chateaux, ruines, falaises). Son découpage me laisse mitigé. D'un côté il ya de très bonnes mises en page, des trucs complètement bluffant. Et d'un autre il y a le problème de cette narration par voix off, qui empêche parfois le dessinateur de faire preuve de virtuosité parce que bon, il faut quand même déballer tout le blabla.
C'est là que réside le plus gros défaut : une histoire qui souffre d'une simplification du texte d'origine ; les dialogues ne sont pas géniaux, la voix off est assez plates la plupart du temps. Et la typo faite à l'ordi n'aide franchement pas. Heureusement il reste des idées assez fun, tel que ce combat contre les squelettes en haut d'une falaise ou encore ce combat épique face à ce volatile géant à la fin.
Bref, "Les mille et une nuits" n'est pas le chef d'oeuvre de Corben principalement à cause du texte ; il reste fort heureusement de bonnes scènes épiques ainsi qu'un graphisme léché.