Les Tortues Ninja : Les Pêches du Père (Tome 4) sort le 27 février 2013, soit quatre mois après le troisième tome, toujours édité par Soleil US Comics.
Nos tortues préférées continuent leur bonhomme de chemin après leur combat face aux ninjas de Shredder. Cette rencontre les pousse à évoluer mentalement et Leonardo, le leader du groupe, est le plus tiraillé par toutes ces questions. Surtout que Splinter a été clair : ce sera tuer ou être tuer. Si Shredder prépare son retour tout au long du tome, nos tortues ne seront pas inactives puisqu’elles géreront un problème autour de Casey Jones et un nouveau problème de mutants.
Le premier cas est un peu naïf, mais il servira à démontrer la difficulté de la voie de la justice. Cette démonstration sera également au cœur du second problème. Ces deux axes sont intéressants et lié de façon évidente.
Kevin Eastman et Tom Waltz, les scénaristes, nous font comprendre que les quatre frères sont donc tous perdus, en pleine introspection et se devant de faire la paix avec eux-mêmes ainsi qu’avec les autres pour enfin avancer. C’est tout le but de ce tome. A la fin de la lecture, c’est un sentiment d’accomplissement qui sonne. L’impression claire que ces personnages sont bien écrits, traités et servis par des scénaristes de talent qui n’hésitent pas à faire varier intelligemment le rythme de leurs arcs. Ici, les choses sont beaucoup plus posées, même si l’action fera son retour sur la fin, c’est l’introspection et la psychologie qui prédomine. A travers cela, l’équipe scénaristique démontre son savoir-faire et sa maîtrise claire des personnages.
En fait, la grande réussite de ce tome, c’est que cette pause permet de montrer les conséquences qu’ont eu le gros événement qui vient d’arriver. Contrairement à de nombreuses séries super-héroïques, les auteurs prennent le temps. Ils osent, pourrait-on dire, montrer des héros sous leurs aspects le plus humain et le plus fragile et ça fait du bien. J’aime quand les récits n’ont pas peur de montrer la fragilité physique et psychique de leurs personnages.
Cela dit, Dun Duncan n’est plus aux dessins et laisse sa place à Andy Kuhn. Couleurs flashy, traits irréguliers et beaucoup trop brut, décors finis à coup de pelle, on ne peut pas dire que l’ensemble soit chatoyant. Le choc est d’autant plus grand que les précédents tomes étaient sympathiques et complètement différents. Certes, le combat contre Slash a un certain dynamisme mais le reste est assez discutable.
Ce tome sent le spleen, les tortues y sont dans un état psychologique fragile, instable et cherchent à se retrouver. La série montre son excellence en se permettant de faire une pause dans l’action et en prouvant qu’elle est aussi bonne, voire encore meilleure quand elle fait le point sur ses personnages et les conséquences d’événements cataclysmiques.
Ce sera le dernier tome distribué par Soleil US Comics, laissant les lecteurs français sans nouvelles des aventures de leurs tortues préférés. De là à dire que c’est une bonne chose vu le traitement par dessus la jambe de la série…