Si l'album précédant, marquant les débuts de Bergèse, était diablement plus grossier, il semblerait que nos deux larrons se soient fait taper sur les doigts pour ce tome 42 ; en effet, pas un seul juron, rien que de bonnes vieilles expressions qui ne choqueront pas les mère de famille.
L'intrigue pédale un peu dans la semoule, la faute à une narration trop bavarde et alambiquée. Charlier s'en sort malgré tout, d'autant plus qu'il a bien failli se planter avec un deus ex machina énorme ; le bougre s'en sort parce qu'il abien compris que le meilleur moyen de faire accepter un deus, c'est de faire en sorte que cette aide provoque plus de problèmes qu'autre chose. Ainsi, Buck et Sonny sont sur la piste des truands grâce à un trop fort heureux hasard, mais cette même piste les conduit à un isolement sur une île, avec impossibilité de communiquer. Evidemment, ce second conflit est bien plus facile à résoudre et ne demande pas trop d'effort de la part de nos deux amis, mais il permet vraiment de faire oublier l'existence du deus.
Si la narration se perd un peu, le dessin est d'une grande qualité : Bergèse est à l'aise dans cet univers masculin, tellement à l'aise que le seul reproche qu'on puisse lui faire est d'être incapable de dessiner une belle femme. Sinon, les bonnes bouilles des soldats sont bien foutues, de même que le langage corporel efficace et les décors riches de détails. Les couleurs participent également de belles ambiances.
Bref, un album bien sympathique.