Mais où est passé le compte de Champignac
Je ne me souvenais absolument plus de cette histoire. Sans doute un des derniers Franquin que j'aie acheté.
L'histoire est assez sympa. Le cadre, une ville jet set inventée par Franquin, permet d'animer les personnages dans un contexte différent. L'intrigue, très classique, fonctionne grâce à une bonne dose de mystère, d'énnigme et d'action, le tout soupoudré de conflits et d'humour (on a même l'impression que l'auteur prend un malin plaisir à se moquer de ses personnages). Et puis surtout cette histoire fonctionne parce que Franquin a préféré raconter son histoire sur une quarantaine de pages, ce qui évite d'avoir une fin à rallonge comme ça a souvent été le cas (d'ailleurs, à propos de pages, je ne comprends pas la pagination des planches ici).
Graphiquement il y a de très belles scènes (c'est marrant, Franquin situe toujours ses meilleures scènes d'action en début d'album... sans doute parce qu'il sent qu'il n'aura plus assez de place par la suite pour en découper d'autres avec autant de détails ?). Mais la beauté de l'album ne réside pas uniquement en scènes d'action mettant en exergue le mouvement dans l'espace ; non il y a aussi l'architecture : Franquin, heureux de pouvoir imaginer une ville moderne, s'amuse en y plaçant tout son amour pour l'art moderne et c'est ainsi que des statues abstraites hornent les places, devant des bâtiments au design aussi étrange que chic.
Bref, un album bien sympathique pour l'histoire et le graphisme. Ça manque de surprise pour vraiment créer un coup de coeur.
PS : quant à la petite histoire complémentaire, il s'agit là d'une enquête assez molle à la résolution un peu trop miraculeuse. D'autant plus que là, pour le coup, Franquin a vraiment pété les plombs lors des explications de fin d'album (par un méchant en plus). Heureusement,il reste l'humour et le graphisme pour rattraper le coup.