Voilà un album plutôt intéressant.


Déjà, l'intrigue est très simple, l'auteur amenant très vite son cadre et des enjeux. Ça reste encore un peu trop bavard et il y a toujours des flashback explicatifs en trop, mais globalement, c'est bien mené. Les conflits ne sont pas très nombreux mais pour pallier à cela, l'auteur propose un vrai récit d'aventure, avec la découverte et l'exploration d'un territoire. Dommage que ça n'aille pas plus loin comme par exemple en approfondissant un peu plus les us et coutumes de cette peuplade.


Ensuite, il y a le cas Alix qui, pour la première fois, va révéler des faiblesses : d'abord il se montre pessimiste, c'est Enak qui va alors trouver les mots pour le consoler et enfin, Alix perd un peu de sa raison et c'est Enak qui le conseillera à nouveau sur la bonne chose à faire. C'est là une belle évolution pour un héros. En ce qui concerne Enak, on peut tout de même douter de ses réelles intentions lors de sa deuxième intervention : pense-t-il vraiment ce qu'il dit ou bien est-il simplement jaloux ? En tous cas, la manière dont il annonce à la jeune fille qu'elle ne pourra pas venir manquait de délicatesse.


C'est aussi un album cruel dans le sens où l'on assiste, impuissant à des traditions qui dépassent notre entendement occidental. Alix et Enak, heureusement, servent de réceptacle d'identification en agissant comme nous le ferions, quoique chacun a sa manière : pour le coup, Enak représente les sentiment, l'émotion, puisque cette vision est pour lui insoutenable, alors qu'Alix se montre bien plus rationnel, comprenant que les aider sur un coup de tête, empêcher la tradition d'avoir lieu, ce serait les conduire à une mort certaine. Dommage que cette attribution de fonction n'ait pas été maintenue tout du long, puisque sur la fin, comme dit plus haut, c'est Enak qui sera la voix de la raison.


M'est avis que Martin a pris bien du plaisir à dessiner ces décors, bien différents des cités habituelles. Sans doute la simplicité des décors a également joué en sa faveur au niveau du timing, de la sorte il a pu dessiner plus soigneusement ses personnages. le dessin reste encore figé par moment, mais les cadrages sont suffisamment dynamiques pour faire oublier cela. Et puis cette île est l'occasion rêvée pour soigner la lumière et les couleurs sur pratiquement toutes les planches.


Bref, cet album est assez fort sympathique à suivre, même si ça aurait pu être poussé plus loin.

Fatpooper
7
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le 1 déc. 2015

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Fatpooper

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