Alors que le premier tome du "Combat ordinaire" était honoré à Angoulème, il paraissait un peu redondant par rapport à la série "Retour à la Terre" du même Larcenet. Et puis surgit cette suite, qui prend de la hauteur, et où Larcenet affronte avec sa légèreté habituelle des choses aussi terribles que le suicide d'un père atteint par la maladie d'Alzheimer, ou la désespérance des ouvriers devant leur atelier qui s'arrête, ou encore la brutale adhésion d'un ami de toujours au FN. Ce n'est pas rien, et on se dit même, devant l'abandon de toute ambition du cinéma français à nous parler de nos vies, que la BD moderne a doucement pris de relais, pour enfin mériter son surnom de "8ème Art". [Critique écrite en 2004]