Dans ce premier numéro, Jack Kirby et Stan Lee posent les bases de ce qui façonnera l'univers Marvel pour la décennie à venir.
Les protagonistes, bien que dessinés avec un niveau de beauté similaire à celui des Simpson lors des premières saisons, nous suggèrent leurs rôles. Reed Richard sera le chef, Sue sa partenaire, La Chose le second et Johnny le dernier membre.
Ils décident de dévoiler leurs pouvoirs lors de la panique engendrée par l'irruption d'un monstre en plein New York, une véritable ville, contrairement à chez DC Comics, et en pleine guerre froide. Mais l’armée, déjà sur place, les met en joue. Car qui sont-ils ?
A. Des Soviétiques.
B. Des assaillants liés à l'énorme créature.
C. Des fauteurs de trouble, c'est une évidence.
Ben a défoncé un mur, Sue a bousculé la foule et effrayé un taxi, Johnny a transpercé le ciel de ses flammes et s’est fait pourchasser par des avions équipés de missiles à tête nucléaire que Reed a attrapé à main nue une fois lancés ! Ce mauvais reflexe de faire des choses inconsidérées est d'ailleurs à l'origine de leurs pouvoirs.
L’action ayant remis les idées en place, Reed transmet les sienne à ses acolytes concernant l'attaque simultanée de plusieurs endroits du globe. Grâce à des analyses sismiques, ils parviennent à localiser l'origine des événements et s'y rendent.
Jusqu'à présent, nous avons pu apprécier une richesse visuelle et narrative : les couleurs attirent l'œil, les actions s'enchaînent, les échelles de taille sont bien réalisées. Le chapitre final, car ils divisaient leur bande dessinée en chapitres à l'époque, ne déroge pas à la règle.
Les deux artistes ont fait preuve de créativité visuelle, notamment avec les monstres holographiques protégeant l'entrée de l'île, qui semblent puiser leur inspiration dans la mythologie avec une touche d'innovations technologiques impossibles à l'époque. On note également la scène où Mr. Fantastic s'étire en parachute pour descendre avec Johnny dans la faille, où la lumière se meurt.
Après avoir trouvés un moyen de s’échapper, ils font la rencontre de leur antagoniste, fruit d’un monde abject où les gens ayant comme lui des particularités sont rejetés. Son choix fut de trouver un autre monde. Son aventure le mena au-delà des glaciers, des mers et enfin sur cette île, où il tomba dans la même faille pour y perdre la vue mais gagner des aptitudes semblables à Daredevil, Mr. Fantastic, Ant-Man… Il est The Moleman, mais aussi le roi des galeries.
Devenir Mr. Fantastic, Invisible Girl et Human Torch fut pour Reed, Sue et Johnny une bénédiction malgré tout, puisqu’ils eurent le contrôle de leur apparence et plus tard les acclamations de la foule; mais ce n’était pas le cas de Ben.
Victime de l'hystérie collective de l'époque et de la sauvagerie humaine, son apparence physique fut irrémédiablement déformée. Sa force mentale lui permettra de ne pas sombrer radicalement dans cet autre monde bien qu’on devine une certaine velléité. Ses amis seront aussi là pour le ramener à la raison, Reed s’en sentira d’ailleurs le devoir.
Le scientifique a entraîné son équipe dans l'espace à bord d'une fusée en cours de fabrication pour remporter la course à l'espace face à l'URSS. Le voyage n'a pas été sans conséquences puisqu'ils ont été exposés aux rayons cosmiques, ce qui a entraîné des changements dans leur corps.
Finalement, on a une introduction à un univers où les personnages ont une expression entière, où les genres narratifs peuvent se mélanger, où les artistes apportent chacun leurs idées et combats. Les X-Men seront la concrétisation de ce premier comic qui veut nous apprendre (surtout aux Étatsuniens) à avoir de la compassion pour les êtres hors de la normalité. À vous d’en découvrir davatange.