Le premier volume de la série renferme
trois histoires courtes
à travers lesquelles Peyo esquisse l’univers de ses petits bonhommes bleus et pose les bases de son art du scénario. Trois histoires différentes dans leurs enjeux, mais toujours pleines d’un humour simple et enfantin.
Les Schtroumpfs Noirs est une histoire de zombies, sans l’horreur ni le sang bien évidemment. Les personnages n’ont pas encore leur nom, sinon le Grand Schtroumpf, figure tutélaire et responsable, ainsi l’enjeu est bien collectif. Il faut enrayer le phénomène avant de tous disparaître !
Peyo invente avec maestria le zombie moderne
(l’histoire est parue en 1959 !), et son humour est déjà là, dans la répétition des erreurs de ses naïfs personnages.
Le Schtroumf Volant utilise encore, jusqu’à l’extrême, ce comique de répétition : un schtroumpf, plutôt bricoleur, s’est mis en tête de voler, et emprunte dans le village tout ce qui est nécessaire à ses nombreuses tentatives, quitte à se mettre tout le monde à dos.
La volonté, l’entêtement et l’espièglerie apparaissent,
devenant les premiers traits de caractère du petit peuple. Peyo termine cette courte histoire d’une admirable fin, encore une fois l’humour juste.
Le Voleur de Schtroumpfs, c’est Gargamel.
Mythique première confrontation des lutins bleus et du sorcier avide.
Où les schtroumpfs tous ensembles viennent sortir l’un des leurs de l’antre inquiétant de leur adversaire emblématique. Le scénario développe le suspense, tentative après tentative, jusqu’au dernier moment. C’est efficace, et encore une fois, le gag final, préparé quelques pages plus tôt, clôt l’histoire de la meilleure manière qui soit.
Peyo a l’art du scénario, qui construit ses histoires avec finesse, et l’intelligence d’écrire pour le lecteur : entre les dialogues truffés de schtroumpfs à chaque bulle, qui aiguisent l’attention, et l’humour qui dessine un sourire à chaque page, ces trois histoires courtes sont trépidantes et drôles à la fois.
Et se relisent avec plaisir tant les couleurs enfantines des schtroumpfs ont l’art de ne pas se ternir aux yeux adultes.