What if god smoked cannabis ?" version 10 heures.

AVIS SUR L'INTEGRALITÉ (à ce jour 14) des volumes des Vacances de Jesus et Bouddha.

S'imaginer qu'il y a tout un panthéon de dieux basé sur les religions monothéiste n'est pas quelque chose de nouveau : je pense à une bd de Gotlib, à l'épisode de South Park où ils sont représentés comme la Justice League ou à la chanson des Wriggles Dieubouddhallah.

Avec les vacances de Jesus et Bouddha, (que j'abrégerais Jesus et Bouddha) on a une version japonaise de ce cliché, et une vision profane très très couillonne. Jesus et Bouddha sont simplement deux colocataires qui ont décidés de passer leur temps au japon afin de se changer les idées (le gag initial étant qu'ils avaient bossés comme des forcenés lors du passage à l'an 2000, mais après 12 ans de manga, la blague est moins drôle.) Il ne faut pas y chercher quelque chose de moqueur vis à vis de la religion ou de la critique sociale : c'est juste un manga slice of life avec des dieux.

A la base, la ficelle du manga consistait à montrer Jesus et Bouddha qui se comportent comme des jeunes adultes colocataires (c'est le titre du manga original "Saint Young Men") face aux nouveautés du monde moderne qu'ils comprennent à moitié de travers ou, à l'inverse, s'immergent totalement (Jesus mate des films de zombies, Bouddha tente de devenir mangaka.) Et ce, malgré des superpouvoirs cheatés (dans un épisode, ils expliquent qu'ils évitent absolument de participer à des loteries ou des promo liée aux hasards... car la providence va faire qu'ils vont gagner le gros lots) ou complètement absurdes (Les plantes poussent en direction de Bouddha.)

C'est un peu un élément qui a fait la fraicheur du manga mais qui sur 12 volumes à tendance à être redondant. Chaque nouvelle situation moderne donne lieu à un épisode : Jesus et Bouddha font des photos sur Instagram, Jesus et Bouddha au Zoo, Jesus et Bouddha jouent à Pokemon Go, etc...Ce qui rend le tout parfois paresseux, parfois bien tourné (l'épisode "Ingress" étant pas mal du tout.)

Mais là où le manga fonctionne, c'est dans la longueur lorsqu'il réussi à développer son univers propre avec ses personnages secondaires, composés des disciples de Jesus et des Bouddhistes célèbres, avec des fortes personnalités. Là encore il y a un gag qui est de tout remoderniser (les apôtres sont fans de J-Pop, les voyages au paradis se font via des billets d'avion, etc...) et avec le temps, ils ont ajoutés les démons (Mara, Satan et Belzebuth qui se comportent bien plus comme des rebelles un peu nulos que comme des seigneurs du mal) Dieu (qui apparait sous forme d'une colombe) voire même des divinités d'autres panthéons (Cupidon à la poste, Loki à Ikea.)

Il y a tout un univers qui se créé et ça en devient drôle. Après, Hikaru Nakamura est au début, bien plus callée sur le bouddhisme que sur le christianisme et il faut un peu plus de temps avant que ça s'équilibre. A noter que les traducteurs français ont décidés de changer les références à des trucs très japonais (ce qui est un peu dommage) au profit de jeux de mots. ( "Tiens, voilà du Bouddha") Ce qui fait que ça peut en déplaire à certains et ravir d'autres : c'est un choix comme un autre.

Donc, Jesus et Bouddha se lit bien et reste divertissant. Mais il faut y aller à petites doses : un ou deux volumes de temps en temps. Sinon, ça devient un peu gavant.