Ce retour des auteurs pour une sixième histoire est une sacrée surprise ! Je ne m'y attendais pas du tout. C'est amusant de voir comment Dupuis a géré le marketing. Conscient que la série a été oubliée, il était judicieux de ne pas mentionner 'tome 6' sur la couverture, mais au contraire de mettre un simple sous-titre ; en cas de succès, une suite aurait pu facilement se construire, en cas de non succès, l'album rejoint le reste de la série dans la zone 'oubli'.
Même les auteurs n'ont pas pris trop de risques. En effet, ils ont préféré ne pas reprendre tous les personnages qui auraient nécessité une présentation (la mouche de Mollo, le Blabeur, ...) et puis ceux qui reviennent ont droit à un redesign : c'est le cas de la mère adoptive de Gully qui a les cheveux blanc, est moins potelée. Aussi, Dodier privilégie davatnage un dessin réaliste pour les seconds rôles et pour les décors. Ses compositions sont toujours aussi belles, et puis c'est agréable de constater que non seulement il n'a pas perdu la main depuis tout ce temps, mais qu'en plus il s'est considérablement amélioré. Enfin, les couleurs de Cerise vont avec le dessin.
Le scénario de Makyo est quant à lui un peu décevant. L'histoire en soi n'est pas mal, une sorte de petit conte touchant, peut-être un peu trop moralisateur. Mais d'abord ça manque de l'originalité poétique que l'on connaissait des auteurs. Et puis surtout il y a trop d'explications, à croire que l'on prend le lecteur pour un idiot.
Bref, "Les vengeurs d'injures" est un beau cadeau pour les fans de la série oubliée, mais qui laisse un léger goût de déception en bouche car le lecteur ne retrouvera pas vraiment l'univers d'antan.