Il était mieux dans mes souvenirs celui-là.


Alors là... faire de la suite d'un premier album, une préquelle, c'est un peu tordu ! Je blague un peu, mais je trouve quand même que c'est un peu tôt pour s'intéresser au passé du personnage. N'empêche, je me souviens que quand j'étais petit j'avais acheté les albums dans le désordre (je faisais ça souvent) et lorsque j'ai appris que ce tome 2 racontait l'histoire de Soda, et bien je me suis pris à espérer qu'on en saurait plus sur sa main (j'avais déjà lu quelques albums, donc forcément, j'étais déjà imprégné du mystère des trois doigts, ce qui n'était peut-être pas encore le cas des lecteurs ayant seulement lu le premier tome).


L'histoire est intéressante et est un peu à part de la série ; en effet, Soda ne campe ni un flic ni un pasteur pour la majorité de l'histoire ; ce pourrait donc être un personnage d'une autre série. Et puis le côté fantastique aussi confère à l'album un ton différent des autres récits. C'est plus sombre, plus étrange, plus torturé. Mais c'est pas un mal. Sauf pour ce qui est du personnage, parce que là, quand même, Tome aurait pu partir sur une autre série avec que des récits de ce genre.


Le scénario présente des éléments intéressants mais, et c'est là un défaut que comportent beaucoup d'albums, il n'y a pas assez de place pour les traiter à leur juste valeur. 44 planches, c'est peu. Alors installer des personnages, des objectifs, du mystère, des conflits EN PLUS d'une histoire dans le présent (assez insignifiante par ailleurs), c'est foncer droit dans le mur. Bon, Tome ne s'en sort pas trop mal (même si on voit au découpage que parfois les auteurs essaient de caser un maximum de vignettes dans la planche pour ne pas être à court à la fin), mais il est regrettable, par exemple, que le côté maléfique surnaturel de la machine ne soit pas davantage exploité ; je ne m'en souvenais pas, mais les meurtres s'enchaînent à une vitesse folle et Soda a à peine le temps de faire un tour qu'il est déjà rattrapé par (ou plutôt qu'il a rattrapé) la vérité : ce n'est pas fantastique, c'est juste un type maboul (ou pas) qui commet les actes sanglants. C'est râlant de poser un tel élément pour ensuite l'annuler (ou pas mais en tous cas lui retirer tout son mystère en le résolvant directement).


Graphiquement, c'est du bon. Warnant est plus à l'aise, son dessin est plus souple, le trait plus juste. Il reste encore quelques rigidités ou quelques erreurs qui me font dire qu'il n'aurait pas été l'idéal pour reprendre Gaston Lagaffe (contrairement à ce que Franquin pensait) mais c'est tout de même mieux que dans le premier tome : les personnages bougent mieux, le langage corporel est plus juste, y a de bonnes gueules (d'ailleurs je trouve que le style de Léturgie ressemble fort à celui de Warnant, c'est surtout flagrant pour les deux petites frappes).


Bref, ce deuxième tome déçoit pour le manque d'approfondissement du sujet et ce certainement à cause de la construction en flashback qui n'amène rien de bon. Ça reste tout de même un album agréable à lire.

Fatpooper
6
Écrit par

Créée

le 11 févr. 2016

Critique lue 361 fois

2 j'aime

Fatpooper

Écrit par

Critique lue 361 fois

2

D'autres avis sur Lettre à Satan - Soda, tome 2

Lettre à Satan - Soda, tome 2
Fatpooper
6

Aller simple pour l'enfer

Il était mieux dans mes souvenirs celui-là. Alors là... faire de la suite d'un premier album, une préquelle, c'est un peu tordu ! Je blague un peu, mais je trouve quand même que c'est un peu tôt pour...

le 11 févr. 2016

2 j'aime

Lettre à Satan - Soda, tome 2
CapitaineNemo
9

UN album qui porte bien son nom qui détonne dans la série.

Un livre que les éditions Dupuis retireraient sans doute de la série SODA s'ils le pouvaient, tant c'est noir noir noir. La jeunesse de l'inspecteur Salomone, avec une mystérieuse machine à écrire...

le 5 oct. 2015

2 j'aime

Lettre à Satan - Soda, tome 2
EricDupont2
7

Soda:le passé qui vient nous hanter !!!

On continue avec ce tome 2 à suivre les aventures du policier de New York Soda dont la particularité est de se déguisé en prêtre devant sa mère pour ne pas l’inquiéter et lui cacher sa vrai...

le 12 mai 2019

1 j'aime

Du même critique

Les 8 Salopards
Fatpooper
5

Django in White Hell

Quand je me lance dans un film de plus de 2h20 sans compter le générique de fin, je crains de subir le syndrome de Stockholm cinématographique. En effet, lorsqu'un réalisateur retient en otage son...

le 3 janv. 2016

122 j'aime

35

Strip-Tease
Fatpooper
10

Parfois je ris, mais j'ai envie de pleurer

Quand j'étais gosse, je me souviens que je tombais souvent sur l'émission. Enfin au moins une fois par semaine. Sauf que j'étais p'tit et je m'imaginais une série de docu chiants et misérabilistes...

le 22 févr. 2014

120 j'aime

45

Taxi Driver
Fatpooper
5

Critique de Taxi Driver par Fatpooper

La première fois que j'ai vu ce film, j'avais 17ans et je n'avais pas accroché. C'était trop lent et surtout j'étais déçu que le mowhak de Travis n'apparaisse que 10 mn avant la fin. J'avoue...

le 16 janv. 2011

107 j'aime

55