J'avais aperçu quelques rapides extraits de-ci de-là et était assez intriguée par ce manga dont le propos semblait à la fois décalé et proche de la réalité, une sorte de critique du métier de libraire et de ses tourments. Usant de son expérience, faisant de ce manga une autobiographie, Honda dépeint une librairie gérée par d'augustes créatures (dont elle-même en squelette) et accueillant des clients du monde entier. Si Honda tient le secteur manga, les propos qu'elle délivre peuvent s'étendre à tous les genres de la littérature.
En un tome, on a droit à plusieurs portraits types de clients mais aussi les déboires quotidiens de l'équipe face aussi bien à la clientèle qu'aux impératifs de la profession. Comment répondre aux exigences d'un client aux critères précis ? Filer dans l'arrière-boutique pour appeler ses collègues à l'aide. Une technique vouée à l'échec car le client a décide de prendre un livre à l'exact opposé de ses critères (pour une raison inconnue). Il faut aussi aider des clients cherchant des ouvrages pour un proche mais n'y connaissant rien (le tome débute sur un père de famille voulant faire plaisir à sa fille avec un boy's love porno. C'est amusant de voir Honda tâcher de rester pro tout en voulant préserver l'innocence parentale) On a droit aussi aux échanges entre les libraires et les éditeurs, véritables conflits d'intérêts, l'un souhaitant conserver l'organisation de son secteur, le second prêt à recouvrir les rayons d'encarts publicitaires.
Libraire jusqu'à l'os m'a tiré un sourire plus d'une fois et pourtant je ne me sens pas de continuer la série. Je n'ai pas eu de franche rigolade et je crois que je m'attendais à plus d'humour, quelque chose de beaucoup plus nerveux et décalé. Mes ambitions sur le titre étaient sûrement placés trop haut.
Même l'adaptation en anime ne m'attire guère. Mais si le propos vous parle, le manga pourra sûrement vous plaire.
Désolé Honda et courage avec vos clients !