Dessiner n'est pas rêver

Un goût de trop peu avec cette BD, mais après une brève recherche, je pense comprendre pourquoi : il existe une BD de Joub et Nicoby qui relate la biographie de Fournier ("Dans l'atelier de Fournier"), je suppose que l'auteur ne se sera donc permis de raconter ici que des anecdotes qu'il n'avait pas encore délivrées dans cet album. Dommage pour moi je ne l'ai pas ; mais maintenant je crois me souvenir l'avoir vu en librairie un jour sans trop y faire attention. Je regrette. Après, je ne sais pas si Joub et Nicoby ont fait un bon travail non plus.

Mais en tous cas, Fournier délivre de jolies anecdotes, une bonne partie sur son enfance, ça n'a pas toujours vraiment de lien avec la BD, mais c'est bien narré. Il y a cette superbe histoire avec Franquin, et puis d'autres fort sympathiques ; c'est celle où le bougre se fait virer qui paraît la plus incomplète : on a l'impression que Fournier, pris d'émotion, n'a pas pu restituer le récit posément.

Graphiquement, c'est du bon Fournier ; c'est amusant de voir au sein d'un seul album ses deux styles, celui de l'école Spirou et celui plus personnel. Les quelques planches et projets de couvertures sont un peu convenus, le lecteur aurait préféré découvrir des couvertures abandonnées, des études de personnages, des planches inédites (il y a bien les planches de "La maison dans la mousse", ce Spirou qu'il a abandonné après 5 planches, mais c'est peu). Les textes ajoutés écrits à l'ordinateur aurait été mieux s'ils avaient été rédigés à la main. L'album est bien structuré, tient bien en main.

Bref, un album sympa pour en savoir un peu plus sur Fournier ; en même temps, au travers de ses anecdotes personnelles, il en apprend plus sur des mondes révolus.