Un tourbillon d'action !

Bien que perfectible, Tempête en eau trouble, le 1er tome scénarisé par Jeff PARKER nous avait laissé entrevoir de belles choses. Dès lors, qu'en est-il de ce Maelström ?

Au niveau du scénario, le livre se divise en 2 parties.
La première raconte l'affrontement entre Aquaman et la Chimère, monstre hybride fabriqué dans la base sous-marine Triton.
Personnellement, cette partie ne m'a pas trop emballé. La chimère est un adversaire fade comparé au Karaqan du tome 4. De plus, il n'y a pas de réel développement du personnage. Par conséquent, cela se résume à un combat somme toute classique. C'est plaisant à lire mais ça ne casse pas trois pattes à un canard.

En revanche, la seconde partie sur l'héritage familial d'Aquaman est bien plus intéressante. J'ai adoré l'idée selon laquelle le pouvoir royal d'Arthur est contesté par le monde sous-marin (!!! Tremblements de mer !!!) à cause de ses origines à moitié "Homme de la surface". Ce thème pose la question de sa légitimité en tant que Roi d'Atlantide... Car même si Aquaman parvenait à acquérir le soutien de l'ensemble de son peuple, les éléments océaniques le rejetteraient inéluctablement et détruiraient la cité.
Cela montre également qu'un homme, même doté de super-pouvoirs, ne peut rien face à la volonté de Mère-Nature !

Pour s'en sortir, Aquaman doit s'appuyer sur tous ses alliés et plonger à nouveau dans son passé afin d’explorer l’Histoire de la cité sous-marine, à l’époque où sa mère Atlanna, en était la souveraine légitime.
Pour lever le voile sur le mystère qui entoure la mort de sa mère, Arthur doit mener l'enquête jusqu'aux confins de son Royaume. Le fait de recourir aux portails (voir Aquaman - Tome 4) pour voyager d'un endroit à l'autre permet de dynamiser le récit. En effet, Parker emmène le lecteur d'Atlantide à Boston en passant par Gorilla City, le repaire de Grodd le gorille.

Le livre est un tourbillon d'action et le rythme de l'intrigue est très soutenu voire effréné. A l'instar du tome précédent, certains passages souffrent de ce trop plein d'action. Mettre du combat pour le coté spectaculaire tue le combat !
A l'image du duel face à Grodd qui est en contradiction totale avec la personnalité d'Aquaman.

La tension monte crescendo au fur et à mesure qu'Aquaman se rapproche de la vérité. Et le lecteur salive à l'idée de découvrir le fin mot de l'histoire. Et là bardaf c'est l'embardée !!!! La révélation sur Atlanna m'a déçu...

Je ne dirai rien de plus pour pas spoiler.
Le 1er combat sur l'île du Maelström qui suit cette révélation est grotesque. Il suffirait aux deux camps de baisser leurs armes et de discuter calmement de la situation pour que toutes les tensions s’apaisent mais une fois de plus, Jeff Parker privilégie le sensationnalisme... Les protagonistes sont tous pris d'un entêtement stupide. C'est regrettable.

Heureusement, après ce passage à vide, le scénariste retrouve le fil de ses idées et nous offre un combat final titanesque (et justifié) qui fait le lien avec le début de son run (le Karaqan, etc). Le dernier chapitre est bien écrit et clôt parfaitement la saga.

Les dessins...
Contrairement au tome précédent et hormis un chapitre sur la Chimère, Paul PELLETIER est seul pour assurer la partie graphique. C'est un régal pour les yeux !
Je tire mon chapeau au coloriste Rain BEREDO qui magnifient les planches du dessinateur tout au long du tome. Si le combat final est si impressionnant, c'est en grande partie grâce à son travail sur les couleurs !!!

A la fin du livre, Urban (filiale française de DC) propose deux intrigues dispensables sur les origines d'Arthur Curry et de son épouse Mera. C'est distrayant mais inutile pour celles et ceux qui ont suivi toute la saga Aquaman.

En résumé, Jeff PARKER réussi son pari de reprendre le flambeau après Geoff JOHNS. Malgré une tendance à privilégier la baston et malgré une révélation décevante sur la disparition d'Atlanna, ce cinquième tome donne entière satisfaction et ravira les fans de la série !!

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