Saki Hiwatari s’est fait connaitre avec son manga Please Save My Earth. Aussi appelé Réincarnations, celui-ci ne compte pas moins de 21 volumes, nombre étonnamment élevé pour un shôjo, ce qui témoigne de son succès dans son pays d’origine. Avec Magie Intérieure, elle revient à un format plus court, puisque cette série ne compte que 4 tomes en tout et pour tout.

Malgré les apparences, Magie Intérieure n’est pas un manga fantastique. Le lecteur passera toute la série à se demander si l’héroïne est effectivement une sorcière, ou si elle a juste une imagination débordante que sa mère, de son vivant, aura utilisé afin de l’aider à prendre confiance en elle, au moyen de ces histoires de magie.

Le côté magique n’est qu’un élément de décor, un trompe-l’œil employé par la mangaka pour cacher un scénario au contraire très terre-à-terre, reprenant des thèmes tristement réalistes comme l’ijime – l’exclusion d’un individu d’un groupe, ici en milieu scolaire, qui devient alors une cible pour le reste du groupe – ou la maladie.
Une fois la touche d’originalité du synopsis enlevée, Magie Intérieure se présente comme un manga sentimentale en milieu scolaire très classique, avec tout-de-même une composante dramatique marquée.

L’héroïne est une constante de ce genre de série : une fille naïve, candide, un peu simplette, et surtout parfaitement innocente, ce qui doit rendre sa situation d’autant plus insupportable pour le lecteur. Là où elle peine à attirer la sympathie, c’est dans sa passivité et son incapacité à avancer sans l’aide du premier rôle masculin, qui trop souvent semble réfléchir et parler à sa place. Encore une femme mangaka qui donne une image déplorable de la femme japonaise.

Bien que Saki Hiwatari nous ait prouvé par le passé qu’elle pouvait écrire des manga riches et passionnants dans des univers fantastiques, Magie Intérieure se présente comme un titre très classique, en tout cas beaucoup trop pour être marquant. Son style graphique semble même avoir régressé depuis Please Save My Earth. Arrivé à la fin, il apparait que certains éléments mis en place au début de l’histoire n’avaient pas d’existence logique, de cohérence, à moins de compter sur des hasards étonnamment pratiques.

Heureusement pour lui, il se termine par une note d’espoir touchante et une romance qui ne l’est pas moins. Mais cela n’en fait pas pour autant une grande réussite, et encore moins un indispensable. Il ne s’agit ni d’une œuvre majeure dans sa catégorie ni du meilleur manga de son auteur, loin de là. Tout au plus un titre distrayant, pas désagréable à lire pour qui apprécie le genre.
Ninesisters
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le 4 août 2012

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