Les robots aussi dépriment

Le propos de base est intéressant : que ferions-nous si les robots éprouvaient eux aussi des sentiments et notamment la dépression ? C'est plus ou moins le postulat de base.
Notre héroïne est psychologue pour robots. Elle tente de les aider à supporter leurs vies de servitudes qui les rongent. Fort heureusement "le nuage" est un havre de paix imaginaire où ils peuvent se connecter 4h par jour selon la loi. Malheureusement tous les propriétaires ne l'entendent pas de cette oreille. Et ce qui devait arriver, arriva, n'en déplaise à Asimov, l'un d'entre eux tua des humains.

On a déjà vu cette idée un certain nombre de fois, mais ici elle est bien exploitée par une narration qui lorgne énormément sur le polar. Pour autant si l'héroïne est intéressante, avec bien entendu un passé à découvrir, les robots sont plus en retrait alors qu'ils sont le centre de l'histoire.

Les dessins sont forts sympathiques et bien réalisés, nous plongeant sans mal dans le récit. Pour autant une fois arrivé sur les dernières pages on comprend que ce premier tome était une mise en bouche, un placement d'univers, et que toute cette intrigue n'était là que pour introduire le récit. Ce n'est pas un mal en soi, mais le premier tome de Magnus est du coup une sorte de gros prologue qui s'accélère d'un coup pour finir sur un "à suivre". Un peu décevant. Surtout qu'au début on pense plus à un récit unique vu le type de narration. Mais cela n'en fait pas un mauvais album pour autant, bien au contraire.

Magnus est un livre intéressant pour qui se pose des questions existentielles, que vous soyez un robot ou non ...