\critique faite en 2015, ressortie de mes archives/
Bon pour une fois j'ai pas grand chose à dire sur ce bouquin, j'ai beaucoup aimé voilà!
Des animaux qui parlent, honnêtement j'étais pas le plus rassuré des mecs... c'est vrai que les critiques étaient toutes dithyrambiques, trop beau pour être vraie, et puis la gueule du bouquin, sans déconner ça m'a fait penser à ça, que l'on m'a offert au boulot!
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Et en fait pas du tout!
C'est génial parce que en huit histoires Evan Dorkin rassemble tout ce qu'on peut retrouver dans le genre horrifique, à la sauce toutou bien entendu! Des maisons hantées (bon ici une niche!), des morts vivants, des sorcières, des tueurs en série, des animaux cannibales géants et d'autres trucs tout aussi sympa.
Je suis retombé en enfance, une enfance bien pervertie hein! faut pas le mettre entre toutes les mains! mais voir des chiens et surtout des chats :coeur: résoudre des enquêtes paranormales façon Hellboy (qui a droit à une coopération avec la bande de toutous dans un spin off bien sympa!) c'est une sacrée aventure que nous offres Evan Dorkin.
Aventure coupée en 8 enquêtes différentes, avec un très mince fil rouge, mais qui risque de prendre de l'importance dans le volume 2 (si il sort un jour), histoires très simples, faciles à suivre, sublimées par le pinceau de Jill Thompson!
Pinceau parce qu'elle nous offres de sublimes planches uniquement à l'aquarelle et c'est un régal pour les yeux, toute la richesse et l'authenticité de ce Beasts of Burden réside dans ce coup de pinceau qui te fait passer des paysages champêtre, où les feuilles jaunes de l’automne et les arbres dénudés laissent place à des nuits terribles, où l'hémoglobine est roi, où les chiens décomposés sortent d'outre tombe pour faire vivre l'enfer à notre joyeuse bande encore novice dans l'art de la magie.
C'est pas nouveau mais cette BD se plait à nous faire vivre diverses sensations, des plus chaleureuses grâce à cette bande de joyeux copains, au caractère qui correspond bien à chaque espèce, très bien mis en image encore une fois, sans doute les plus belles expressions animales que j'ai vu jusqu'à présent, des dialogues savoureux, souvent drôle avec Carl le Carlin, cynique comme pas possible, ou Sans Famille le chat intrépide et espiègle qui est toujours là quand il ne faut pas (franchement j'étais mort de rires à certains situations), à des moins accueillantes, où l'Horreur avec un grand H se fait de plus en plus inhumaine, une violence graphique où les corps sont rongés par les rats, les boyaux explosent et le sang gicle à foison, à une violence plus "subtile", plus posée, plus contemplative, celle qui nous est présentée de la manière la plus douce qui soit, et pourtant c'est sans doute la plus horrible de tout le bouquin (le chapitre sur la maman et sa portée, la planche finale...), c'est là où Evan Dorkin et Jill Thompson font très fort, capables de la plus fantaisiste et la plus crue des horreurs, à des choses plus doux, plus calmes, plus intimistes, exemple frappant, la petite histoire d'amour entre les deux chats dans le chapitre sur Les Rats, qui m'a touché juste par une seule image et un seul dialogue... faut le faire quand même pour que je craque pour une romance légère (mais ultra légère en plus c'est ça le pire) entres deux matous quoi...
Le gros point fort finalement c'est la véracité des sentiments, que seul un tel scénariste et une peintre aussi investis pouvaient nous sortir...
Vraiment je le conseil au plus grand nombre, les histoires sont simples, limpides, c'est rigolo, touchant, souvent très dur, mais le caractère de notre troupe de 6 nous aides à surmonter toutes ces épreuves, j'ai adoré... vivement la suite.
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