Une malédiction pas si mauvaise !

Considéré comme le "nouveau successeur du Jump", Jujutsu Kaisen continue sa lancée avec son deuxième tome.

On rencontre déjà un progrès au niveau du scénario dans les premiers chapitres. Le traitement réservé au personnage principal est intéressant, car sa position est finalement ambiguë. Il reste un humain normal, tirant au final ses pouvoirs des doigts qu'il a mangés. Malgré certains dialogues sur "devenir plus fort" qui sont assez maladroits, l'auteur arrive légèrement à faire sortir Itadori de l'archétype de Shônen classique. Et aucun personnage n'en réchappe, Megumi et Nobara se démarquent par leur... absence de véritable caractère. Ça peut paraître bête vu comme ça, mais cette absence ne les fait pas pencher vers le cliché, sans vraiment les faire sortir du lot non plus. Le panda reste finalement le seul personnage se démarquant vraiment, n'étant pas traité comme un panda.

L'entraînement que doit suivre le protagoniste est lui aussi intéressant, car il reste assez original. En parfaite symbiose avec les explications de l'univers, l'idée est bien pensée et assez surprenante. Et même si les dialogues explicatifs sont toujours présents et bien trop longs, ils permettent de construire petit à petit le monde qui entoure le personnage principal.

Sinon, on nous présente dans ce tome-ci quelques potentiels antagonistes. Et on le fait, mais avec prudence et patience. Pas de "je vais bientôt détruire le monde !", mais au contraire des objectifs et motivations inconnues (je ne parle pas d'objectif global, qui serait celui de tuer tous les shamans et ressusciter Sakuna , mais plutôt d'objectif "direct") rendant les antagonistes plus mystérieux. Et franchement, ça reste plus sympa qu'un "Je suis méchant pour être méchant !" (faudra juste voir les prochains tomes).

L'histoire du tournois inter-école ne m'a au départ pas plu. Je n'y ai trouvé qu'un prétexte peu original pour créer encore plus de manichéisme et de rivalités inutiles, l'objectif principal des protagonistes étant celui d'exorciser les démons. Mais l'auteur arrive à nous trouver une excuse qui tienne la route, parvenant à nous expliquer un événement assez peu crédible.
Par contre le cliffhanger de fin... m'a vraiment mis en rogne. Car, comme dit au-dessus, les personnages présentés sont "normaux", pas réellement caricaturés mais ni originaux non plus. Cette fin indique non seulement une rivalité bien connue entre écoles, mais également des personnages archétypes agaçant par leur caractère. Il faut voir comment se déroule la suite.

Finalement, ce manga remonte dans mon estime ! Je m'attendais à un énième Shônen lambda (c'en est un peu un), mais certaines idées sont plutôt pas mal et méritent d'être approfondies dans le futur. Faut voir l'évolution.