Quoi de mieux pour préparer ses vacances que de se plonger dans « Les beaux étés » de Zidrou et Lafebre ? Chaque tome raconte un départ en vacances, en voiture, avec Mam’zelle Estérel, leur 4L. En 1962, c’est le premier voyage dans cette voiture qui nous est narré, alors que le couple n’avait alors que deux enfants.
Après la lumineuse calanque, place à la grise Saint Étienne. Proposant aux grands parents de les accompagner, notre couple va être confronté au totalitarisme façon belle-mère. Ils ne choisissent rien et se plient au guide Michelin. Loin des improvisations et des piqueniques qui fait leur joie.
Avec le tome précédent, on sentait la volonté de construire, été après été, l’histoire de la famille. Les retours en arrière permettent une double lecture. Ainsi, lorsque le père sort « Four », son western, et qu’il y croit dur comme fer, on sait ce qu’il en sera… Hélas, cette double lecture est assez limité et ne construit finalement pas grand-chose. Après trois tomes, l’histoire familiale ressemble surtout à de l’anecdotique. Certes, il y a un running gag sur Julie et les toilettes, mais bon…
Ce tome présente une ambiance plombée par le personnage de la grand-mère. Elle tire la tronche et tout le monde a peur d’elle. Cela occasionne tout un tas de situations improbables. Comme pour le tome précédent, on ne croit pas vraiment à tout ça. Zidrou s’amuse avec les situations, mais encore une fois le manque d’enjeu fait qu’en fermant le livre, on se demande où tout cela nous mène.
« Les beaux étés » est destiné à rester une bande dessinée surfant sur la nostalgie de différentes époques. Les autocollants sur les ouvrages l’indiquent bien. Mais si l’on n’est pas si sensible que ça au passé, on s’aperçoit que ces ouvrages manquent réellement de fond. Beaucoup de bons sentiments, certes, mais ça n’en fait pas des scénarios intéressants pour autant.
Le dessin de Jordi Lafebre est dans la même veine que les précédents. Ces personnages, entre réalisme et caricature, conviennent parfaitement au thème. Il m’a semblé que ce tome était moins détaillé que les autres. En tout cas, les couleurs oscillant entre gris et marron, adapté à l’époque et à Saint Étienne le rende moins beau (et lumineux !) que le précédent.
« Les beaux étés » est décidément une BD que je n’arrive pas à apprécier réellement. Je vois les qualités derrière, la belle osmose dessin/scénario, le travail sur les dialogues. Mais finalement, je ne peux m’empêcher de voir une série qui peine à se renouveler. Finalement, un tome aurait suffi.