Mon âme de gamin a revécu l’espace de quelques instants avec ce conte fantastique qu’est « Braise ». J’ai eu beaucoup de plaisir à éprouver des émotions que je croyais perdues, les mêmes que lorsque je voyais, étant gosse, « Les aristochats » ou « Le livre de la jungle » de Walt Disney : un mélange d’admiration, de crainte, d’émerveillement et de sympathie pour les différents personnages (même les mauvais). C’est la plus pure tradition du conte avec son lot de créatures fantastiques ou monstrueuses, sa bande d’orphelins, sa forêt hantée, son histoire d’amour impossible, son sentiment de cruauté injuste que l’on rêve de voir réparé …
Je me suis vraiment fait embarqué par l’histoire, le rythme est soutenu et l’on ne s’ennuie pas une seconde. J’ai trouvé tout les protagonistes attachants, avec chacun sa réelle identité propre ; Janus, le pré-ado râleur et aveugle, protecteur chevronné de sa petite sœur Prune, fillette attendrissante piquant souvent ses crises de larmes (Le ressort de la sœur ne comptant que sur son grand frère fonctionnera toujours avec moi). Braise le chat anthropomorphe, excentrique, maniant le verbiage avec loufoquerie mais cachant un terrible secret. La galerie de « freaks » l’accompagnant dont Teigne qui a un look étrangement similaire à Freddy Krueger ou Patate, son fils, un colosse jaune à tête de bébé. J’ai bien aimé La Tasse parlante mais souffrant d’un gros défaut de langage et jaloux (c’est un homme/tasse) de l’histoire d’amour naissante entre Janus et sa propriétaire.
Malgré des couleurs très moyennes (voire moches), les graphismes sont très bien foutus et agréables. La lisibilité est fluide. 2eme regret qui a légèrement gâché mon plaisir : les dessins du troisième tome sont bâclés et pas aussi intenses que ceux des deux premiers tomes. Vraiment dommage car le troisième tome est le final grandiose que méritait cette trilogie.
Un très beau conte que je recommande à toutes les grandes personnes nostalgiques de leurs émotions perdues.