C'est le dessin d'architecture et les couleurs qui m'ont attirée au détour d'un rayon BD samedi dernier, à Dijon. J'ai fait main basse sur l'article, au hasard, aussi parce que le prix me semblait raisonnable pour un roman graphique (20 euros). Et comme j'avais un petit coup de mou dimanche soir, j'ai plongé dans le Manhattan idéal de Giacomo Bevilacqua. Et le charme a opéré. Évidemment, New York suffirait en soi à motiver n'importe quel carnettiste en mal d'inspiration. Mais le roman graphique rajoute une dimension, indéniablement. A des kilomètres de la ville de Moi, ce que j'aime, c'est les monstres, cradingue et glauque et inquiétante, celle du héros, Sam, semble tout droit sortie de Friends. Déjà, on l'a à la bonne avant de commencer. Et l'isolement volontaire dans lequel se plonge le jeune photographe, qui s'est lancé le défi de n'adresser la parole à personne pendant deux mois, nous permet de regarder autour de lui avec toute l'attention que les somptueux dessins de son créateur méritent. Petit à petit s'y déroule une histoire étrange et attachante à la fois, sous forme de médiation solitaire sur la mémoire, la douleur, l'art et l'amour. What else, comme dirait l'autre. Avec une musette aussi bien garnie, on ne peut que regretter que ce voyage doive finir un jour... Allez, j'y repars : retour à la case une, je n'ai pas fait le tour !