Réduit par certains comme; » un simple manga sur le shôgi (équivalent des échecs au Japon) mais pas que », ce titre m’a intrigué dès l’annonce de sa sortie…
Mais autant le dire de suite, ce n’est pas un manga sur le shôgi. Certes le héros est joueur de shôgi professionnel et dès lors il serait facile de se dire que vu le thème on va être face à une histoire ou le héros se hisse partie après partie au sommet du shôgi, mais non…
March comes in like a lion c’est plutôt le genre de manga ou les introspections du héros –qui suis-je, qu’est-ce que je fais là, ou est ma place- deviennent la trame principale. Et on peut le comprendre dès la page 4 du premier tome : « En fait, dans ce monde, …pour toi… …il n’y a de la place nulle part… » Le ton est donné ^^
Le shôgi est (pour le moment) un « prétexte » et /ou une excellente toile de fond pour les tracas et les aventures de la vie quotidienne de notre jeune pro du shôgi.
Résumé comme ça, ça peut paraitre super barbant… Et ça pourrait même l’être si l’auteure –Chica Umino– n’arrivait pas à jongler habilement entre passages introspectifs et moments plus légers voire carrément drôles. Mention spéciale pour le running gag avec les chats.
C’est bien raconté, intriguant, prenant et léger juste ce qu’il faut… Je pourrais presque dire touchant, mais j’ai quand même une réputation à tenir ^^
Dans ces deux premiers tomes, la trame se dévoile petit à petit sous forme de flashbacks, trop courts pour répondre à toute les questions mais assez longs et intrigants pour avoir envie de connaitre la suite…
Et outre une trame plutôt réussie, ce qui fait aussi mouche dans ce titre c’est la palette des personnages secondaires. Comme le trio de soeurs –voisines de notre héros- source de bien des délires ou le rival enflammé plutôt amusant.
On pourrait presque découper March comes in like a lion en 3 grands axes :
Le shôgi : Car malgré tout il en est question dès le 1er chapitre et Rei participe à de nombreuses parties officielles, en plus son avenir de joueur pèse dans son questionnement.
L’introspection de notre héros : Pour moi le cœur de l’histoire, le questionnement de Rei sur lui-même, son passé, son futur etc.
Le quotidien : Les interactions de Rei avec son rival et meilleur ami autoproclamé, avec le trio de filles et les autres joueurs de shogi…
Et le mélange des trois fonctionne plutôt très bien !
Comme je le disais plus haut, outre une bonne histoire, la force et la qualité de ce titre c’est de jongler habillement entre ces trois grands axes, tous liés entre eux mais qui ont chacun un ton et une ambiance différente.
En passant de l’un à l’autre, en les confondants parfois, l’auteure arrive à rendre son titre juste, ni trop lourd ou trop léger.
Et j’ai trouvé le tout plutôt immersif, j’ai enchainé les deux tomes d’une traite et j’attends le tome 3 de pied ferme !
En plus c’est livré par un joli dessin, très expressif et un peu typé shojo mais qui colle bien au ton du titre. Arrière-plan détaillé et ambiance bien retranscrite.
J’ai par exemple trouvé les scènes de pont sur le fleuve très réussies. Tout comme les dessins d’entrées de chapitres qui ont en plus une touche amusante.
Le découpage des planches ne révolutionne pas le genre mais c’est maitrisé et très efficace. Et ça colle avec la narration fluide du récit mais qui peut devenir plutôt rythmé, dans les passages humoristiques notamment.
Et en plus y’a des bonus !
Ponctuellement entre les chapitres on retrouve, La rubrique Shogi du lion, écrite par Manabu Senazki, un vrai joueur pro. Explicative et didactique, cette rubrique (comme le reste du manga) est accompagnée de nombreuses clés de compréhensions pour saisir toutes les subtilités du jeu.
Dans le tome 2 on a même droit –dans le manga- à une très chouette introduction au shogi (les pions, les mouvements etc. Amusante et décalé cette intro ne plombe pas du tout le récit, comme le fait que les explications plus pointues (et plus longues) soient placées entre les chapitres. Et la classique histoire gag bonus en fin de tomes…
En résumé un titre plutôt complet sur le fond comme sur la forme.
Sortis simultanément le 17 février, ces deux premiers tomes de March comes in like a lion me laisse présager un très bon titre. Comme c’est publié depuis 2007 au Japon et que 12 tomes sont déjà parus, je ne prends pas vraiment de risques ^^ En plus, la série a notamment remporté le prix Manga Taishō et le prix du manga Kōdansha en 2011, mais aussi le Grand prix culturel Osamu Tezuka en 2014.
A suivre donc…
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